Bien que remplissant toutes les conditions d’éligibilité prévues par la Charte de la Transition, la Constitution du 19 décembre 2024, le Code électoral (articles 77, 80, 81, 82, 86, 87, 88, 170 et 179) et la loi n°935/62 du 10 décembre 1962 sur les associations, Mike Joctane n’a pas déposé sa candidature.
Loin des instances de la transition, que ce soit en tant que parlementaire, sénateur ou membre du gouvernement, Joctane s’était pourtant fait remarquer lorsqu’il avait accompagné le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, à Accra lors de l’investiture du président ghanéen John Mahama. Cet épisode avait alimenté les spéculations sur une possible intégration au gouvernement, qui ne s’est finalement pas concrétisée lors de la formation du troisième gouvernement de transition dirigé par Raymond Ndong Sima, le 15 janvier dernier.
Son parcours a également été marqué par son arrestation en septembre 2023, au lendemain de la prestation de serment d’Oligui Nguema. Interpellé à la frontière gabono-équato-guinéenne en compagnie de l’ancien candidat Therence Gnembou Moutsona, Joctane était en possession d’une lettre adressée aux présidents équato-guinéen et centrafricain, revendiquant la victoire d’Albert Ondo Ossa. Accusé d’association de malfaiteurs et d’allégations mensongères, il fut détenu à Oyem pendant un mois avant d’être libéré sans charge le 13 octobre 2023. On aurait pu penser que ces ennuis judiciaires rendaient sa candidature inéligible, mais il n’en est rien. La cour d’appel avait statué sur l’absence de fondement juridique aux accusations, le blanchissant totalement. Mike Joctane s’était exprimé sur son cassier judiciaire, lors d’une conférence à la veille du référendum du 16 novembre, affirmant que « la cour a statué qu’il n’y avait ni allégations mensongères ni association de malfaiteurs ».
Malgré son rôle central dans la chute du régime d’Ali Bongo, son absence dans la course à la présidentielle reste un mystère pour de nombreux observateurs politiques.