L’annonce de cette élection anticipée a suscité de nombreuses réactions, certains contestant cette décision et rappelant que la transition devait s’achever en août 2025, date limite initialement prévue pour l’organisation de la présidentielle. Toutefois, selon Telesphore Obame Ngomo, cette anticipation s’inscrit dans une démarche logique de retour à l’ordre constitutionnel et n’altère en rien la durée totale de la transition.
Une transition réglée par un chronogramme clair
À la question de savoir pourquoi le président de la transition a anticipé l’élection présidentielle en la fixant au 12 avril prochain, Telesphore Obame Ngomo a répondu : “Il faut poser la question différemment.” Il a rappelé que dans d’autres pays en transition, l’incertitude domine souvent. “Mais chez nous, nous avons eu un chronogramme qui a été respecté.” La communauté internationale scrute avec attention les transitions politiques, et celle du Gabon, bien que complexe, se distingue par une organisation structurée et un cap déjà fixé.
L’élection présidentielle du 12 avril 2025 marque ainsi une étape décisive, mais elle ne constitue pas la finalité du processus de transition. “La fin de la transition avait été annoncée pour août 2025, mais on n’a pas dit que l’élection présidentielle se fera en août 2025”, a-t-il précisé. Ainsi, l’organisation des élections locales et législatives se poursuivra après l’élection présidentielle, afin de finaliser la réinstallation des institutions de la République.
Un processus progressif de rénovation institutionnelle
Au-delà de l’élection présidentielle, d’autres institutions doivent être remises en place pour achever la transition. “Le Parlement de transition, il faut le revoir. Le Sénat de transition, il faut le revoir. Le Conseil économique, social et environnemental, il faut le revoir. La Cour constitutionnelle, il faut le revoir”, a-t-il expliqué. Ainsi, l’élection présidentielle n’est qu’une première étape qui amorce la mise en place progressive du retour à l’ordre constitutionnel.
Des contestations sur la tenue du scrutin
Cependant, la date de l’élection présidentielle suscite des critiques. Lors d’une conférence de presse commune le samedi 2 mars, trois figures politiques – Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien vice-président de la République, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, et Ali Akbar Onanga Y’Obegue, ancien ministre – ont dénoncé un processus biaisé et précipité. “D’un point de vue organisationnel et politique, nous sommes face à un processus biaisé et précipité, orchestré par le CTRI pour avantager un candidat issu de leur rang”, ont-ils déclaré.
Face à ces préoccupations, ils ont exigé un report de l’élection présidentielle du 12 avril afin que celle-ci se déroule sur des bases légales et transparentes.