Malgré ce fardeau financier croissant, Libreville persiste à solliciter les marchés financiers régionaux. Depuis le 27 novembre 2024, le Gabon a initié une quatrième tentative d’emprunt obligataire, avec l’objectif de mobiliser 80 milliards de F CFA (121,9 millions d’euros). Cette opération, structurée en trois tranches, se décline comme suit : 65 milliards de F CFA pour la tranche A, 10 milliards de F CFA pour la tranche B et 5 milliards de F CFA pour la tranche C.
Les trois précédentes sorties sur les marchés financiers en 2024 ont connu des succès divers. Si certaines opérations ont permis de lever des fonds significatifs, d’autres se sont heurtées à une faible adhésion des investisseurs, révélant les doutes persistants sur la capacité du Gabon à honorer ses engagements financiers.
La nouvelle tentative pourrait donc être cruciale pour les finances publiques gabonaises, alors que le pays fait face à des défis économiques majeurs. Les analystes financiers et les partenaires régionaux suivront de près cette opération afin d’évaluer la confiance des investisseurs dans la solidité économique du Gabon.
Le rythme effréné d’endettement du Gabon suscite des interrogations sur la stratégie économique du gouvernement. Les observateurs pointent notamment le manque de transparence sur l’utilisation des fonds levés. Ces ressources sont-elles destinées à financer des projets d’infrastructure, à régler des arriérés de paiement ou à combler des déficits budgétaires ? La question reste ouverte.
Alors que le pays cherche à diversifier son économie, historiquement dépendante des ressources naturelles, la dette publique croissante pourrait devenir un frein à moyen terme. L’équilibre entre nécessité de financement et soutenabilité de la dette apparaît dès lors comme une priorité impérative pour les autorités gabonaises.
Avec cette quatrième opération sur les marchés financiers en l’espace d’une année, le Gabon joue une partie décisive pour son avenir économique. Reste à voir si cette tentative permettra de rassurer les investisseurs et de répondre aux besoins financiers du pays, tout en évitant d’aggraver une situation déjà jugée préoccupante par de nombreux experts.