Depuis son annonce, le projet de révision constitutionnelle défendu par le gouvernement de transition et le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, ne fait pas l’unanimité. Présentée comme une réforme nécessaire pour stabiliser les institutions et restaurer la démocratie, suite au coup d’Etat du 30 août 2023, cette révision est perçue par une bonne partie de l’opinion publique comme une « Constitution taillée sur mesure » pour consolider les pouvoirs du chef de la transition, probablement candidat à la présidentielle post-transition.
Parmi les points les plus évoqués figurent la concentration accumulée des pouvoirs entre les mains du président de la République, les conditions pour briguer à la présidentielle, ou encore l’amnistie accordée aux auteurs du putsch.
Tout au long de la campagne, Raymond Ndong Sima, Premier ministre de la transition et coordinateur de la campagne pour le « OUI », a défendu le projet en le qualifiant de nécessaire pour un retour rapide à l’ordre civil. Mais ses détracteurs, dénoncent une réforme précipitée, un recul pour la démocratie et surtout une constitution taillée sur mesure pour le Général Oligui Nguema.
Le référendum de ce samedi représente un véritable test pour les militaires au pouvoir depuis le 30 août 2023. Au-delà des enjeux institutionnels, il s’agit de mesurer la confiance des Gabonais envers un gouvernement qui avait promis le renouveau démocratique après des années de dérive autoritaire sous les Bongo.
Si le « OUI » l’emporte, les militaires devront convaincre les Gabonais et la communauté internationale de leur volonté réelle de céder le pouvoir à des civils à l’issue de l’élection présidentielle post-transition. Dans le cas contraire, une victoire du « NON » pourrait fragiliser davantage un gouvernement déjà sous pression et raviver les revendications pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.