Depuis le coup d’État du 30 août 2023 ayant conduit à la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon a vu ses relations avec les États-Unis évoluer sous l’administration de Joe Biden. Washington avait signé plusieurs accords de coopération avec la junte militaire dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, dans un contexte marqué par la lutte d’influence avec la Chine, qui avait un temps envisagé d’ouvrir une base navale au Gabon avant d’y renoncer.
Cependant, l’élection de Donald Trump et son retour à la Maison-Blanche pourraient compromettre ces acquis. Parmi les nombreuses mesures prises dès son retour au pouvoir, le 47e président des États-Unis a signé, lundi 20 janvier, un décret suspendant pour une durée de 90 jours « l’aide au développement étrangère des États-Unis afin d’évaluer l’efficacité des programmes et leur cohérence avec la politique étrangère américaine ». Seules l’Égypte et Israël échappent à cette suspension.
Bien que Donald Trump n’ait pas précisé quels financements seront affectés par cette décision – qu’il s’agisse d’aide humanitaire, de santé ou d’environnement –, son administration semble viser particulièrement l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Cette dernière devait ouvrir des bureaux au Gabon et fournir un soutien financier à la transition en cours ainsi qu’à la préservation de l’environnement.
Dans ce cadre, les États-Unis avaient annoncé, via une déclaration conjointe, un financement supplémentaire de 2 millions de dollars (environ 1,1 milliard de FCFA) au programme de 20 millions de dollars (environ 11,9 milliards de FCFA) déjà alloué à l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN). Ce nouvel apport financier visait notamment à améliorer la gestion de l’interaction entre les populations et les éléphants de forêt ainsi qu’à développer un accord de « jumelage » entre parcs nationaux.
Désormais, la mise en œuvre de ces engagements est incertaine. Le Gabon, qui comptait sur l’appui américain pour consolider sa transition et ses efforts de conservation, pourrait devoir chercher d’autres alternatives afin de maintenir ses projets en cours. Cette situation met en lumière l’impact des changements de leadership aux États-Unis sur les relations bilatérales et le développement des pays partenaires comme le Gabon.