En effet, selon un communiqué de l’ONG S.O.S Prisonniers, engagée dans le respect des droits de l’homme des détenus, son président Lionnel Ella, aurait été victime de menace et d’une agression physique de la part du général Effayong, le 23 novembre à la prison centrale de Libreville, lors d’une visite à des prisonniers. « (…) dans le cadre de nos activités à SPG, nous avons reçu un appel téléphonique d’une prisonnière incarcérée à la Maison d’Arrêt des Femmes (MAF) de la Prison Centrale de Libreville (PCL). Cette dernière nous a informés qu’elle était malade et que le médecin de la Prison Centrale de Libreville lui a délivré une ordonnance, mais qu’elle n’a pas de moyens financiers pour acheter lesdits médicaments. Elle a ajouté qu’il y a d’autres détenues qui seraient également dans la même situation », à cet effet, « Le jeudi 23 novembre 2023, vers 10h, deux membres de SPG – le Président et sa collaboratrice – se sont rendus à la Prison Centrale de Libreville (PCL). », indique le communiqué.
Après réception des ordonnances, en quittant la prison centrale de Libreville, la situation va vite se dégrader : « une fois hors de la PCL (ndlr : prison centrale de Libreville), à environ 300 mètres du portail, nous avons entendu quelqu’un crier derrière nous: “Honorable Honorable !” En nous retournant, c’était une des dames qui venait de nous recevoir à la MAF (ndlr : Maison d’Arrêt des Femme). Cette dernière nous a fait savoir que le Chef veut nous voir. (…) Puis, nous avons été conduits dans une salle vers la MAF dans laquelle se trouvait le Général Effayong, assis avec d’autres officiers de la Sécurité Pénitentiaire. » L’échange entre Lionnel Ella et Effayong va dégénérer, le commandant en chef de la sécurité pénitentiaire aurait perdu son sang froids selon le communiqué de S.O.S Prisonniers. « Il n’avait même pas terminé la phrase que le Général Effayong a bondi comme une panthère affamée sur le Président de SPG et s’est mis à l’étrangler. Le tenant fortement par le cou il criait: “Je ne veux plus le voir ici!” La collaboratrice du Président de SPG, prise de peur par la scène surréaliste qu’elle était en train de vivre en direct, s’est mise à crier dans la salle. Les agents sont alors venus tenir le Président de SPG au niveau de l’avant-bras en disant “dehors!” Une fois hors de la salle, ils ont commencé par nous pousser et ont demandé aux agents en poste à la guérite de nous mettre dehors rapidement », relate le communiqué de S.O.S Prisonniers.
Une version des faits que le général Effayong a catégoriquement démentis au cours d’un point de presse selon le média en ligne Kongassa News. « Nous collaborons avec de nombreuses associations et ONG spécialisés dans la protection des droits de l’homme. Nous entretenons de très bons rapports. Pourquoi est-ce seulement avec S.O.S Prisonniers que nous avons des problèmes ? », relate notre confrère, révélant que le président de cette organisation s’était rendu coupable d’actes très graves ayant conduit à l’adoption d’une mesure d’interdiction d’accéder à la prison centrale de Libreville. Parmi les faits qui seraient reprochés à Lionnel Ella, l’introduction de téléphones portables de type Androïd au sein de la Maison d’arrêt de Libreville, puis remis à des détenus, avec lesquels il échangeait régulièrement.
« J’ai été surpris de constater que le président de S.O.S Prisonniers se trouvait dans l’enceinte de la Prison, à la maison d’arrêt des femmes (MAF), alors qu’il savait bien qu’il faisait l’objet d’une mesure d’interdiction. J’ai donc demandé à mes hommes de le mettre dehors », a-t-il ajouté.
Si le général Effayong et Lionnel Ella ne sont pas à leur première altercation, il n’en demeure pas moins que le commandant en chef de la prison centrale de Libreville est devenu un coutumier de la une des médias.
Pour rappel, le général Effayong avait déjà défrayé la chronique en remportant, le 8 novembre 2023, son procès pour diffamation contre l’agent à la Caistab et activiste, Bob Fernand Mengone qui avait écopé d’un mois d’emprisonnement ferme pour diffamation.