Entrave et opacité
Les auditeurs dénoncent des manœuvres d’obstruction orchestrées par le directeur du CNEPC, Guy Bertrand Oscar Sadibi Mapangou pour entraver leur mission. Ils ont relevé la dissimulation d’informations essentielles, la rétention de pièces justificatives ainsi que l’intimidation du personnel du CNEPC et de partenaires externes, notamment l’imprimerie Saint Joseph et l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), selon nos confrères de Echos du nord qui ont consulté les conclusions de l’audit. Ces actes, considérés comme une entrave à la justice et aux travaux d’audit, violent les articles 171 et 173 du Code pénal.
Des irrégularités financières massives
L’audit a mis au jour des écarts significatifs entre les procès-verbaux (PV) manuels et informatisés des examens du permis de conduire entre 2021 et 2023. En 2021, le nombre de candidats déclarés admis sur les PV manuels ne correspondait pas à celui des PV informatiques, avec un écart de 1 055 dossiers frauduleux. Cette fraude aurait généré plus de 27 millions de FCFA en 2021. En 2022 et 2023, les chiffres s’avèrent tout aussi préoccupants avec des montants frauduleux atteignant 138 millions de FCFA et 128 millions de FCFA respectivement.
Le directeur du CNEPC aurait appliqué un arrêté abrogé depuis 2006, augmentant illégalement les frais des permis. Cette décision aurait engendré une surévaluation de plus de 43 millions de FCFA en 2022 et de 37 millions de FCFA en 2023, favorisant un détournement présumé de fonds publics.
Des commandes anormalement élevées
L’audit révèle une disproportion frappante entre les commandes et la consommation de documents officiels, notamment les permis de conduire et fiches d’enregistrement. En 2022, les commandes étaient plusieurs milliers de fois supérieures aux besoins réels et la tendance s’est poursuivie en 2023. Pourtant, à la fin de chaque exercice, les stocks étaient curieusement épuisés.
Au total, près de 2 milliards de FCFA auraient été perçus des usagers sans être reversés au Trésor public. Le refus de coopération du directeur du CNEPC n’a pas permis d’obtenir des explications sur ces écarts.
Quelle suite pour ce scandale ?
Face à ces révélations, des sanctions judiciaires et administratives pourraient être envisagées. Le rapport de l’IGS met en exergue une gestion marquée par des pratiques douteuses et des détournements présumés de fonds publics. Reste à savoir quelles mesures seront prises par les autorités compétentes pour restaurer la transparence au sein du CNEPC.