Lancé en grande pompe en mars dernier par le premier ministre Raymond Ndong Sima et le vice-premier ministre, en charge de la planification et de la prospective, Alexandre Barro Chambrier, couvrant la période 2024-2026, pour un montant évalué à près de 3 000 milliards de francs CFA pour 288 projets, le PNDT n’a pas trainé longtemps dans les tiroirs des autorités de la transition pour séduire des investisseurs, selon l’annonce faite par Yunus SA le 26 juillet dernier.
« Le financier, récemment nommée « Groupe Développeur pour le Gabon », aurait mobilisé cette enveloppe auprès d’une holding financière privée dont l’identité n’a pas été révélée mais qui serait enregistrée à la Securities & Exchange Commission (SEC) aux Philippines, avec un actionnariat majoritairement anglo-philippin. », font savoir plusieurs médias camerounais, dont notamment Ecomatin.
Un nouvel endettement pour les finances publiques, alors que plusieurs voix alertent déjà sur un surendettement du pays, et sur les capacités du Gabon à respecter ses engagements auprès de ses bailleurs de fonds. Surtout que l’agence Fitch a abaissé la note de crédit du Gabon de B- à CCC+, en pointant du doigt des risques de liquidité accrus et une détérioration des finances publiques.
En décembre dernier, le Fonds monétaire international avait lancé l’alerte en annonçant la suspension de la troisième revue du programme du Gabon, en raison du non-respect des engagements de Libreville, notamment des arriérés devenus récurrents de la dette extérieure, des dérapages budgétaires et la lenteur dans la mise en place des réformes structurelles, résultant de la gestion du régime d’Ali Bongo Ondimba.
Tout récemment encore, le 30 juin dernier, la Banque mondiale avait suspendu ses décaissements au profit du Gabon, à la suite de nombreux impayés malgré les multiples tentatives de relance sans réponse de l’institutions de Brettons Woods. Libreville avait rapidement réagi en régularisant sa situation financière et en pointant du doigt un problème technique au niveau de la Banque des Etats de l’Afrique centrale.
Alors que la capacité du Gabon à rembourser sa dette est remise en cause par les bailleurs de fonds, les autorités de la transition, ont eu recours à un bailleur en juin dernier, à un acteur non conventionnel, le géant du négoce de matières premières Gunvor, pour obtenir un chèque de 1,055 milliard de dollars pour racheter Assala Energy.
Pour rembourser le prêt, le Gabon via la Société nationale des hydrocarbures du Gabon (SNHG) à échelonner sa dette sur une période de cinq ans et fera des virements mensuels de 20 millions de dollars pour un montant total annuel de 240 millions de dollars, environ 144 milliards de francs CFA. Conclu le 21 juin dernier, l’accord laisse trois mois à la SNHG pour renflouer sa trésorerie avant de faire les premiers versements à partir de septembre prochain.
La situation pourrait encore se durcir avec l’approche des échéances électorales avec la crainte de nombreux dérapages budgétaires qui pourraient y découler.
Les autorités de la transition n’ont toujours pas communiqué sur l’annonce de la levée de fonds de la startup camerounaise. En off, un officiel bien informé, que nous avons interrogé a déclaré ” Pour en avoir le Cœur net, il suffit de se demander qui de lFintech devrait faire une telle annonce ? “
En attendant la plausibilité que le Gabon voit ses finances publiques dans une situation insoutenable alimente les craintes, non pas seulement des bailleurs de fonds, mais également des ménages par peur de voir leur train de vie déjà en majorité précaire se dégrader encore plus.