Un bilan accablant des politiques agricoles
Hervé Omva dénonce notamment l’échec des grands projets agricoles engagés depuis plusieurs décennies. Parmi eux, l’Institut Gabonais d’Appui au Développement (IGAD), créé en 1992, qui après 33 ans et des milliards de francs CFA investis, peine à démontrer des résultats tangibles. Le Programme Agricole de Sécurité Alimentaire et de Croissance (PASAC), doté d’un budget de plus de 38 milliards de FCFA en 2010, n’a pas non plus atteint ses objectifs de réorganisation et de développement du secteur agricole et halieutique.
D’autres initiatives comme les fermes mises en place par Morry Investissement, notamment celle de Ntoum, ont absorbé des milliards sans réelle production agricole effective. De même, le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) 2008-2014 et le programme GRAINE, piloté par Sotrader SA depuis 2014 avec un budget colossal, n’ont pas abouti aux résultats escomptés.
Une mise à l’écart assumée
Face à ces révélations, certains cadres du ministère de l’Agriculture et d’autres administrations, se sentant visés, auraient décidé de marginaliser Hervé Omva. Pourtant, loin de se laisser intimider, ce dernier poursuit son combat en faveur d’une véritable transformation du secteur agricole gabonais.
Des solutions concrètes pour un secteur en crise
Hervé Omva ne se contente pas de critiquer, il propose également des pistes de réformes pour relancer l’agriculture au Gabon.
Il suggère un renforcement de la formation et du conseil aux producteurs, en instaurant une approche duale (75 % pratique, 25 % théorie) grâce au Village Agricole GRAINE. Il insiste sur le développement de l’irrigation comme levier essentiel pour accroître la productivité des terres agricoles.
L’adoption de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement figure aussi parmi ses priorités, afin de promouvoir une agriculture durable. Il recommande la création d’un fonds de soutien aux producteurs pour faciliter leur accès aux crédits et aux ressources nécessaires à l’essor de leurs activités.
La valorisation de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles permettrait d’augmenter leur valeur ajoutée. Il appelle également à un renforcement de la recherche et du développement pour améliorer les variétés et les techniques de production.
Un système de traçabilité et de certification des produits agricoles garantirait leur qualité et leur sécurité. Enfin, il préconise une meilleure coopération entre les différents acteurs de la chaîne de valeur afin d’améliorer l’efficacité et la compétitivité du secteur.
Un appel à la mobilisation
Dans un contexte où le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’efforce de redonner espoir au peuple gabonais, Hervais Omva plaide pour une rencontre directe avec le Chef de l’État. « Nous voulons avoir une rencontre sur le terrain avec le Président de la République afin de lui soumettre des propositions concrètes pour une stratégie agricole réaliste et efficace », déclare-t-il.
Malgré les obstacles, Hervé Omva continue de défendre une vision d’un secteur agricole performant et durable, essentiel pour l’indépendance alimentaire et le développement économique du Gabon.