L’affaire a éclaté lorsqu’une plainte a été déposée par le beau-père d’Opiangah, l’accusant de violence, inceste, séquestration et usage de faux, notamment pour des faits présumés concernant la fille mineure de son épouse. Ces accusations ont conduit à l’émission d’un mandat contre l’ancien ministre par le procureur de la République, mais les autorités n’ont jusqu’à présent pas réussi à le localiser, malgré plusieurs perquisitions à deux domiciles, au siège de son parti, au siège de sa holding, et l’interpellation des membres de son entourage.
Des informations ont circulé sur les réseaux sociaux, prétendant qu’Opiangah aurait trouvé refuge à l’Ambassade des États-Unis à Libreville, située à la Sablière. Ces affirmations ont été catégoriquement démenties par l’Ambassade dans un communiqué officiel.
« Ces rumeurs sont fausses. Nous disposons d’un processus formel pour les demandes d’asile, qui n’inclut pas l’hébergement physique dans nos locaux », a précisé l’Ambassade, appelant le public à faire preuve de vigilance face à la désinformation.
Cette disparition s’inscrit dans un contexte de tensions politiques. Opiangah s’était récemment positionné contre le pouvoir en militant pour le « NON » au référendum constitutionnel du 16 novembre, remporté par le camp du « OUI ». Ses proches dénoncent ce qu’ils qualifient de persécution politique orchestrée par le pouvoir du président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, actuellement en visite de travail à Bruxelles, au Conseil de l’Union européenne, sur invitation de Charles Michel.
Parallèlement, la famille d’Opiangah partage des récits poignants sur les traitements qu’elle aurait subis. Warren Opiangah, son neveu, a évoqué sur Facebook des séances de torture présumées qu’il aurait vécues dans un sous-sol de la présidence de la République en compagnie de son père, frère d’Opiangah.
« Je ne souhaite cette épreuve à personne », a-t-il écrit, ajoutant que son oncle subit un acharnement sans précédent : son père a « été déféré à la prison centrale au motif que tu es le grand frère de quelqu’un ».
Le flou demeure sur la localisation de l’ancien ministre. Tandis que ses partisans clament son innocence et dénoncent une chasse aux sorcières, les autorités judiciaires poursuivent leurs recherches pour l’arrêter et le traduire en justice.