Arrivée en Turquie six mois plus tôt, Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga (Dina), 17 ans, était étudiante en classe préparatoire à l’Université de Karabuk, Faculté de technologie, Département d’ingénierie des systèmes énergétiques. Karabuk est une ville située au nord d’Ankara, à environ 200 kilomètres.
Dans plusieurs messages audios, Dina alertait quotidiennement ses proches, notamment sa mère, être régulièrement victime d’agression raciste, de subir des menaces de mort et de sa volonté de rentrer au Gabon.
#justicepourdina Le calvaire que vivait Dina ! Elle subissait le racisme des habitant sauvage de karabuk en Turquie! Tuer pck elle était noire! #poupettekenza pic.twitter.com/WIFL94R5CM
— AfricaJetaime❤️🇬🇦 (@nolwenn_joli) March 28, 2023
Ses proches étaient sans nouvelle d’elle depuis le samedi 25 mars 2023, avant d’être retrouvée morte le lendemain, son corps gisait dans un ruisseau. Le signalement a été donné à midi, heure d’Ankara, par un conducteur de train qui circulait sur la ligne près du village Yeşilköy du centre, a vu qu’il y avait un corps humain immobile dans le ruisseau Filyos et a tout de suite signalé la situation aux autorités. Les équipes sont arrivées sur les lieux et ont récupéré le corps.
Morte par noyade, ou assassinat déguisé ?
Selon le rapport d’autopsie préliminaire, réalisé à l’hôpital de formation et de recherche de Karabuk, aucun effet personnel tel qu’une carte d’identité ou un téléphone portable n’a été trouvé. En outre, le corps n’avait aucune preuve d’agression sexuelle, aucune blessure par un outil tranchant, aucune blessure par balle et le décès s’est produit sous la forme d’une noyade.
«Après avoir été informés qu’il y avait un corps dans la rivière Filyos le 26.03.2023 vers 12h00 au centre de Karabük, les équipes de la scène du crime et les forces de l’ordre et le procureur de service se sont rendus sur les lieux sans délai, le corps du femme, qui s’est avérée noire après les examens, a été emmenée à l’hôpital de formation et de recherche de Karabük pour une autopsie, et il n’y avait aucun élément tel qu’une pièce d’identité ou un téléphone portable sur le corps, cependant, lors de l’examen effectué, il a été déterminé que le défunt était un citoyen gabonais, qu’il était à Karabük depuis trois mois et qu’il était étudiant en classe préparatoire à l’Université de Karabük. À la suite de l’autopsie, il a été entendu dans le rapport préliminaire qu’il n’y avait aucune preuve d’agression sexuelle, aucune blessure par un outil tranchant, aucune blessure par balle, que le décès s’est produit sous la forme d’une noyade dans l’eau et que le décès n’est pas survenu avant d’entrer dans le ruisseau Filyos. Dans le cadre de l’enquête, les enquêtes nécessaires sur les témoins et les caméras seront menées par les agents des forces de l’ordre de la région, ainsi que l’emplacement de la personne décédée, et les vêtements trouvés sur elle seront envoyés au département pour enquête criminelle. L’enquête se poursuit dans plusieurs directions et est respectueusement annoncée au public.” relève le rapport préliminaires du parquet de Karabuk.
Les réactions
Le recteur de l’Université de Karabük, le professeur. Dr. Refik Polat où était inscrite Dinabongho Ibouanga a publié un message de condoléances : « C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, élève en classe préparatoire au Département de Génie des Systèmes Energétiques de notre Université. Nous souhaitons patience à ses professeurs et amis. Nos condoléances.” a-t-il déclaré.
Suite à l’annonce de son décès, plusieurs étudiants de la diaspora africaine de l’université de Karabuk ont manifesté devant leur établissement pour réclamer justice et dénoncer les actes de racisme et de xénophobie dont ils font l’objet au quotidien.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères, a réagi en affirmant que l’ambassadeur du Gabon en Turquie a été instruit pour tout mettre en œuvre pour la manifestation de la vérité et réfute comme la famille biologique de Dinabongho Ibouanga, la thèse d’une mort par noyade.
A l’ambassade de Turquie à Libreville, le 28 mars, les membres de la famille, amis et connaissances de Dina, ont effectué un sit-in pour réclamer justice. Ces derniers ont été reçus par les autorités turques qui ont promis faire la lumière sur le décès de Dina.
Depuis la découverte du corps de Dina dans un ruisseau, des milliers d’internautes réclament justice sur les réseaux sociaux, via #justicepourdina.
#justicepourdina Je vous demande 9min de votre temps afin de nous aider à obtenir justice pour Dina, une jeune étudiante de 17 ans qui a été sauvagement kidnappée, violée et assassinée dans la ville de Karabuk en Turquie.
Ne restez pas insensible, DINA aurait pu être toi qui… pic.twitter.com/ISYbBp4itx
— le haut niveau 🐩 (@AmaliaMbt) March 29, 2023
Elle était noire .. elle était l’espoir de sa famille , elle aimait la vie et n’avait pas prévue de la laisser aussi vite. Elle s’appelait Dina. #justicepourdina #Gabon #Turquie #Karabük pic.twitter.com/nonPqk8LEq
— Auxillia Camille🦅 (@Ntemori141) March 28, 2023