Plusieurs jours après le naufrage du ferry Esther Miracle qui a causé la mort de plusieurs passagers, malgré la démission du ministre du Transport, Brice Constant Paillet, l’opinion continue d’exiger la démission d’autres membres du gouvernement qu’elle accuse également d’être responsables de cet accident maritime, Alain-Claude Billie-By-Nze sonne le holà en attendant la fin de l’enquête administrative qui serait en cours : “Brice Paillat a remis sa démission par responsabilité politique. Ce naufrage avec plusieurs disparitions que nous regrettons, c’est l’un des naufrages les plus importants que notre pays a connu. Monsieur Paillet n’est pas coupable, mais responsabilité oblige, il a rendu sa démission. En ce qui concerne les demandes sur les autres membres du gouvernement c’est un peu excessif. Nous verrons ce que les enquêtes vont démontrer : y a t-il eu une faille dans les secours ? On verra bien. Dans tous les cas mon propos, il a été un propos très clair. Manifestement dans la question de la gestion de la Marine marchande au Gabon se pose énormément de problème de négligence et quelques problèmes de manque de suivi, de rigueur dans la délivrance d’un certain nombre de document. Et ce sont les premiers éléments de l’enquête administrative. Nous verrons ce qu’il en sera quand l’enquête sera bouclée.”
Alors que les adversaires politiques d’Ali Bongo Ondimba, voient dans le refus du gouvernement de la présence des observateurs de l’Union européenne lors de la présidentielle d’août prochain comme une volonté manifeste du pouvoir d’organiser des fraudes électorales, Bilie-By-Nze assume la position du gouvernement et la garantie de la crédibilité de l’organisation d’un scrutin électorale Démocratique, tout en accusant l’instance européenne d’avoir manqué de responsabilité lors de la présidentielle de 2016 : “Nous avons discuté avec l’Union européenne dans le cadre du dialogue politique intensifié et nous sommes tombés d’accord. Nous avons fait le constat que les observateurs de l’Union européenne ont contribué à aggraver la situation au Gabon par des déclarations intempestives, peu mesurées et qui ne tenaient pas compte des réalités. Nous sommes tombés d’accord que cette année, il n’y ait pas d’observateurs de l’Union européenne. Et cela n’aggravera rien du tout. Nous allons organiser une élection transparente, le vainqueur sera connu. Nous espérons que le vaincu acceptera et félicitera le vainqueur.
Quid du sort de Brice Laccruche Alihanga, l’ex directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba et du syndicaliste Jean-Rémy Yama, incarcérés et en attentes de jugement, que les adversaires du pouvoir considèrent comme des prisonniers politiques ? Bilie-By-Nze dément tout règlement de compte en mettant en avant la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif et la Justice : “Brice Laccruche Alihanga à ma connaissance n’est pas un prisonnier d’opinion, s’il en était un, on saurait quelle est son opinion. Il me semble qu’il ne faut pas oublier les choses qui lui sont reprochées, mais ce n’est pas de mon domaine de commenter de ce qui relève de la Justice. Quant au syndicaliste Jean-Remy Yama, vous savez très bien qu’il y a des plaintes qui ont été déposées contre lui au pénal par des citoyens gabonais qui se sont plaints d’avoir été spoliés et escroqués. Donc ce sont des domaines, des éléments qui relèvent de la Justice.” Alors que le gouvernement souhaite organiser des élections générales au lendemain apaisé, pourrait-on s’acheminer vers une libération à titre humanitaire de ces deux prisonniers ? le Premier ministre invite leur avocat à s’adresser à la Justice : “Dans ces conditions c’est une demande des avocats vis-à-vis de la justice gabonaise et la Justice se prononcera.” a-t-il répondu.
Position du gouvernement face à la guerre en Ukraine, base militaire française au Gabon et admission de Libreville au sein du Commonwealth, Bilie-By-Nze affiche les nouveaux choix stratégiques du Palais Rénovation.
“Il est juste de rappeler que le Gabon a clairement condamné la violation du droit international, il faut d’abord le rappeler. Et que par la suite aux Nations Unies, le Gabon a estimé qu’il a un rôle à jouer, il a aussi des intérêts stratégiques à préserver. On ne va pas commencer à demander à chaque Etat de justifier son vote aux Nations Unies. Personne ne le fait pour les pays occidentaux, donc permettez que les africains fassent des choix en fonction de leur propre ambition.” a-t-il dit au sujet de la position du Gabon aux Nations Unies par rapport à la guerre en Ukraine.
Base militaire française, coopération entre Libreville et Paris, admission du Gabon au Commonwealth, Bilie-By-Nze, précise la vision de Libreville : “Ça fait un moment donné qu’au Gabon les effectifs ont été réduis, et la base militaire servait plus d’avantage de projection stratégique pour les éléments français que pour la sécurisation du Gabon.” Et “La France restera un partenaire essentiel et important pour le Gabon mais la France ne peut plus être le seul partenaire du Gabon. Le Gabon n’est pas le seul partenaire de la France non plus. Nous sommes dans un contexte où nous devons évoluer et assumer nos choix.”
Itw ce jour à Paris. @PresidentABO @PresidenceGA @JessyeElla https://t.co/o8zKjHSF0v
— Bilie-By-Nze (@BilieByNze) March 21, 2023