Alors que la société civile et l’opposition continue de juger inefficace la gestion gouvernementale de l’épidémie de la COVID-19, et accusent le Président de la République d’instrumentaliser l’état d’urgence sanitaire à des fins politiques pour museler ses adversaires, l’Assemblée nationale avait mis en place en 2020 une commission parlementaire présidée par la députée Angélique Ngoma, afin d’évaluer la réponse du gouvernement face à la crise sanitaire qui a déjà causé au moins 295 décès. Dans les colonnes de l’Union parues le lundi 10 janvier 2022, Faustin Boukoubi annonce que l’Assemblée Nationale a voté à main levée pour une non-publication dudit rapport.
Selon plusieurs sources qui ont pu avoir accès à ce rapport, si les députés ont décidé de ne pas le publier, c’est que la conclusion du rapport parlementaire serait un véritable réquisitoire dénonçant un pilotage défaillant de l’Exécutif face à la COVID-19.
En effet, le rapport dénoncerait une attribution des marchés de gré à gré à plusieurs entreprises en charge de la lutte contre la COVID-19: gestion des déchets biomédicales, maison de pompes funèbres par exemple.
Mais également, le rapport soulèverait des interrogations sur des soupçons de dépenses non justifiées et des surfacturations de la gestion des fonds alloués par le Président de la République, et le Fonds de solidarité COVID-19 composé des legs, des dons des partenaires financiers au développement.
Le rapport soulignerait aussi un dysfonctionnement des mesures d’accompagnement relatives à la distribution de kits alimentaires, à la gratuité de la fourniture d’eau et de l’électricité, au paiement des loyers aux bailleurs, et à la distribution gratuite des masques aux populations.
Déjà de passage à Libreville du 8 au 14 décembre 2021, dans le cadre des préparatifs du passage du Gabon au conseil d’administration du FMI (Fonds Monétaire International) à New-York, le représentant de l’institution internationale, Boileau Loko, s’etait heurté à un silence de la part des autorités gabonaises quant à la gestion des fonds liés à la lutte contre la COVID-19. Le FMI avait demandé aux autorités gabonaises de publier le rapport d’audit des dépenses liées à la COVID-19 et de rendre public les noms et nationalités des bénéficiaires des marchés publics.