C’est un coup dur pour la junte qui avait pourtant inscrit le respect des engagements du Gabon à l’international parmi ses principales priorités au lendemain de sa prise de pouvoir le 30 août dernier. Une décision cependant antérieure au coup d’Etat.
La décision de la suspension de la troisième revue du programme du Gabon avec le FMI a été acté à la suite d’une série de discussions tenues du 2 au 4 mai 2023 à Libreville au Gabon ainsi que les 5, 8 et 16 mai 2023, respectivement à Douala et Yaoundé au Cameroun aux sujets des politiques communes en appui aux programmes des pays membres de la CEMAC.
Le FMI a justifié cette décision de suspendre son programme avec le Gabon en raison du non-respect des engagements de Libreville, notamment des arriérés devenues récurrents de la dette extérieure, des dérapages budgétaires et la lenteur dans la mise en place des réformes structurelles, résultant de la gestion du régime d’Ali Bongo Ondimba.
« Lorsque nous sommes arrivés en responsabilité, pour ne parler que du volet l’endettement, nous avons trouvé 750 milliards de FCFA de dettes et 108 milliards de FCFA d’arriérés chez les différents bailleurs. Ça veut dire que bien avant le coût d’Etat du 30 août 2023, le Gabon ne payait plus dettes depuis le mois de mars 2023. Et nous étions en suspension de décaissement chez 9 bailleurs », avait fait savoir le ministre de l’Economie et des Participations, Mays Mouissi lors d’un échange avec la presse.
Libreville de plus en plus en plus sous pression avec la suspension de son programme de revue par le FMI, l’exclusion du Gabon du programme AGOA par les Etats-Unis, et la Banque mondiale qui n’a toujours pas officialisé la levée de ses sanctions.