“Je ne peux être que satisfait, parce que la lutte que j’ai pu mener au sein du barreau devant le Conseil d’État, ce n’est pas une lutte pour mes intérêts personnels. Je ne fais que respecter les termes de mon serment prêté pour devenir avocat, prêté devant les hauts magistrats. Ce serment est clair : l’avocat doit respecter toutes les lois de la République.”, a-t-il déclaré Me Moumbembé.
“j’ai défendu une cause juste. J’ai défendu la Loi. J’ai défendu la Constitution.”
A l’origine de la requête qui a conduit à l’annulation de l’élection du bâtonnier, Me Moumbembé a exposé sa démarche à la lecture de loi : “A partir de ce moment, j’estimais que dès lors que notre loi, l’article 2 de notre loi après avoir posé le principe, c’est-à-dire que notre loi doit être respectée, c’est le principe mais pose aussi des exceptions ou des dérogations, toujours dans le même article. L’article 2 de notre loi, en nous renvoyant à l’application des autres lois de la République. Et dans les autres lois de la République concernant l’exercice de la profession d’avocat : on ne peut pas être bâtonnier sans exercer, on devient bâtonnier parce que l’on est avocat en exercice. A partir de ce moment dès lors que notre loi dit qu’il ne suffit pas de remplir les dix ans d’exercice. Je dis bien qu’il ne suffit pas de remplir les dix ans d’exercice, il faut encore exercer au grand tableau. Parce qu’il y a le petit tableau et le grand tableau. Il faut encore pouvoir avoir cette capacité légale de plaider devant la Cour de cassation. Après prestation de serment devant cette Cour, il faut donc exercer pendant dix ans au grand tableau, c’est ce que la loi sous la Cour de cassation exige. Il faut avoir dix ans au grand tableau et avoir prêté serment. Jusqu’à présent mon jeune confrère ( NDRL : Me Raymond Obame Sima) à peine, il a fait ses dix ans au grand tableau mais il n’a jamais prêté serment devant la Cour de cassation. D’autre part, notre règlement intérieur définit clairement la représentation devant toutes les juridictions de la République gabonaise. Mais s’il faut tenir compte du règlement relatif à l’exercice de la profession d’avocat devant la Cour constitutionnelle, cette dernière conditionne 15 ans d’exercice au grand tableau. Il faut avoir exercé 15 au grand tableau pour plaider devant la Cour constitutionnelle. A partir de ce moment-là, on ne peut pas prétendre être candidat. Et d’ailleurs le commissaire à la Loi près le Conseil d’État nous a rejoint en posant clairement toutes ces conditions comme étant celles que doit remplir un candidat au bâtonnat. On ne parle pas de candidat au Conseil de l’Ordre, on parle du candidat au bâtonnat. Donc le commissaire à la Loi a posé clairement les conditions. Sa doctrine a été présentée hier au Conseil d’État devant tout le monde.” a-t-il expliqué.
“Je n’ai pas besoin d’être bâtonnier ou d’être membre du Conseil de l’Ordre, et mettre tous ces titres sur une carte pour être reçu”
“J’ai toujours été élevé dans ma famille de telle sorte que je dois rester à la base, défendre la base. Pour défendre la base il faut être dans la base, pour défendre le peuple il faut être dans le peuple ! Lorsque l’on a des ambitions pour devenir le chef d’un peuple, vous savez que le pouvoir c’est une bonne chose mais le pouvoir corrompre, le pouvoir corrompre l’intelligence et la loyauté. Voyez-vous à partir de ce moment je préfère rester dans le peuple, me battre pour le peuple. Quand je parle du peuple, je veux parler du peuple du barreau. (…) Non, je n’ai aucune ambition de devenir bâtonnier. Voilà 34 ans que je suis avocat, je ne me suis jamais présenté comme bâtonnier, ou maintenir ma candidature au poste de bâtonnier et même au poste de membre du Conseil de l’Ordre, cela ne me tente pas. Ce n’est pas que c’est rien, c’est parce que pour être bâtonnier il faut consacrer sa vie, mettre sa vie au service des autres confrères. c’est-à-dire, il faut avoir le temps, quand vous n’avez pas assez de temps vous ne pouvez pas. Si c’est pour le titre oui, membre du Conseil de l’Ordre, bâtonnier,’est une carte qui vous permet d’aller partout, d’être reçu partout. Mais moi je n’en ai pas besoin, avec tout ce que j’ai pu apporter en ma qualité d’avocat, toutes les portes me sont ouvertes, même celles de ceux-la qui ne m’aiment pas, c’est tout à fait normal. Quand je me présente ils savent que c’est Me Moumbembé, ils me reçoivent ils m’écoutent. Je n’ai pas besoin d’être bâtonnier ou d’être membre du Conseil de l’Ordre, et mettre tous ces titres sur une carte pour être reçu.”, a conclu Me Moumbembé.