Alors que le président français Emmanuel Macron en visite au Gabon, depuis ce mercredi 1er mars 2023, dans le cadre du One Forest Summit, se défend d’être venu à Libreville pour adouber son homologue Ali Bongo Ondimba, probable candidat à la présidentielle d’août prochain, l’opposition gabonaise reste vent debout à l’exemple de l’Union nationale par la voix d’un de ses cadres, Jean Gaspard Ntoutoume, qui continue de s’intérroger sur la pertinence de cette visite malgré les assurances de l’Elysée : “Année électorale ou pas le déplacement d’un chef d’État à toujours et peut-être d’abord une raison politique. Un chef d’État ne se déplace en tant que chef d’État pour faire du tourisme donc c’est une raison politique. (…) et chacun peut être surpris, de voir un chef d’État français aller en visite officielle dans un pays hors de l’Union européenne en année électorale, ça interroge effectivement. Et nous l’avons noté comme tout le monde en disant est-ce bien pertinent, est-ce bien prudent, est-ce bien sage, que de venir au Gabon au mois de mars 2023, lorsque l’ensemble de la communauté internationale est concentrée autour de l’élection présidentielle qui devrait avoir lieu au mois d’août ? “ s’est interrogé Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.
Si en 2016, la communauté française n’avait pas été inquiété par les violences électorales, contrairement à 2009 où il avait fallu recourir à l’armée gabonaise et à l’armée française, pour protéger les intérêts français au Gabon, en raison du soutien affiché de Nicolas Sarkozy à la candidature d’Ali Bongo Ondimba, en 2023 la population française au Gabon pourrait être victime des violences électorales en raison de l’interprétation par les gabonais, à tort ou à raison, de la visite d’Emmanuel Macron à Libreville comme un adoubement de la candidature d’Ali Bongo : “Je dis ce n’est pas prudent, ce n’est pas prudent parce que moi je suis un responsable politique gabonais, et je pense que j’ai à cœur le bien-être de mes compatriotes qui justifie mon engagement et je pense que j’ai aussi à cœur le bien-être être des autres populations qui vivent ici au Gabon et la question que peut se poser l’opinion et que devrait se poser les responsables français, c’est quelle conséquence ou quel regard les gabonais auront-ils sur la visite de monsieur Macron au Gabon en année électorale ? A tort ou à raison ils peuvent avoir le sentiment d’une forme d’ingérence dans les affaires intérieures du Gabon (…) Le Gabon a quand même connu une année 2009 et une année 2016, qui étaient des années électorales assez heurtées. En 2009, il a fallu protéger la communauté française au Gabon, en 2016, on n’a pas eu besoin de protéger la communauté française au Gabon. J’aurai souhaité qu’en 2023 qu’on ait pas besoin de protéger la communauté française au Gabon, mais je ne pense pas que la visite du chef de l’État français au Gabon, participe de cela, c’est cela le risque. (…) 2016 a été une année difficile au Gabon, nous sommes passés au bord de la rupture, à aucun moment au Gabon on a vu les populations françaises ou les intérêts français particulièrement menacés parce qu’ils étaient français, et je souhaite que cela perdure” a déclaré Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.