“Je corrige la copie de Brice Oligui Nguema comme j’ai corrigé celle d’Ali Bongo”
Interrogé sur son vote contre la nouvelle Constitution, Jean-Rémy Yama répond fermement :
“La rigueur avec laquelle je corrige la copie d’Ali Bongo est la même que j’utilise pour corriger celle du président Brice Oligui Nguema. Ce n’est pas parce que j’ai été libéré que je vais perdre mes convictions ou ma dignité. J’ai voté contre la Constitution car elle présente des failles, notamment en matière de séparation des pouvoirs.”
Il cite comme exemple l’arrestation arbitraire d’un activiste pour une simple publication vidéo, pointant du doigt une justice encore sous l’influence du politique.
“Le code électoral permet à un militaire en tenue d’être candidat, c’est inacceptable”
Jean-Rémy Yama critique également les lacunes du nouveau code électoral. Selon lui, autoriser un militaire en tenue à se présenter constitue une anomalie.
Concernant la candidature probable du général Oligui Nguema, il estime que cela va à l’encontre de l’engagement pris le 4 septembre 2023 par le chef de la transition : “Il avait promis de rendre le pouvoir aux civils. Je regrette qu’il ne tienne pas cette parole.”
Une résurgence du PDG sous une autre forme ?
Jean-Rémy Yama dénonce également la montée en puissance des anciens soutiens d’Ali Bongo, qui se mobilisent aujourd’hui en faveur du général Oligui Nguema : “Ce sont les mêmes acteurs qui faisaient campagne pour Ali Bongo en 2016, ils le font aujourd’hui pour Oligui, à travers des marches et des appels à candidature. C’est un mauvais signal.”
“Brice Oligui Nguema aurait dû se retirer après un an, comme Amadou Toumani Touré au Mali”
Selon Yama, le général aurait dû organiser une transition réellement courte : “Même après six mois, il aurait pu quitter la scène et laisser la place aux civils. Peut-être que plus tard, le peuple serait venu le chercher, comme cela a été le cas pour ATT au Mali.”
Une popularité en déclin ?
Bien que le “oui” l’ait emporté au référendum constitutionnel de novembre, Jean-Rémy Yama estime que la popularité du général Oligui Nguema est en baisse : “Chaque jour qui passe, il y a une forme de désillusion qui s’installe. La situation économique et sociale actuelle ne joue pas en sa faveur.”
Jean-Rémy Yama candidat à la présidentielle ?
Le fondateur du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP) ne confirme pas encore sa candidature à la présidentielle du 12 avril : “Aucun parti n’a encore annoncé officiellement de candidat. Je prends les choses au fur et à mesure.”
L’élection présidentielle du 12 avril prochan s’annonce donc sous haute tension, avec une fracture grandissante entre le pouvoir en place et ceux qui, comme Jean-Rémy Yama, militent pour une transition pleinement démocratique.