Le langage corporel, un enjeu majeur pour les leaders
Dans cet article, nous nous sommes appuyés sur les analyses de Joëlle Ededeghe Ndong, journaliste, spécialiste en communication qui met en lumière un élément souvent sous-estimé dans les campagnes électorales : le langage corporel. “Parce que si les mots peuvent mentir, le corps, lui, ne triche jamais.”
Dans un contexte politique où la crédibilité est un atout clé, chaque geste, chaque mimique et chaque posture peuvent renforcer ou fragiliser un discours. “Un leader peut répéter un discours mille fois, mais il ne contrôle pas tout. Ses gestes, ses mimiques, sa posture, ce sont eux qui révèlent la vérité.” Un leader qui affirme avoir confiance en son projet mais qui baisse les yeux en le disant envoie un signal contradictoire. Un candidat qui assure n’avoir rien à cacher tout en croisant les bras sur sa poitrine suscite le doute.
Les signes ne trompent pas : “Regardez bien quand un dirigeant affirme qu’il a confiance en son projet, mais qu’il baisse les yeux en le disant. Quand un candidat répète qu’il n’a rien à cacher tout en croisant les bras sur sa poitrine. Quand une promesse est faite, mais que le corps recule légèrement.” Des mains cachées, un pied qui tape nerveusement sous la table, un recul inconscient lors d’une déclaration d’union sont autant d’indices trahissant les émotions réelles.
Quand l’Histoire confirme le pouvoir du non-verbal
Joëlle Ededeghe Ndong invite à un exercice fascinant : observer les grands moments de l’histoire à travers le prisme du langage corporel. “Un président clamant qu’il contrôle la situation tout en agrippant son pupitre comme s’il allait tomber. Un ministre niant un scandale mais dont la main tremble en remettant ses lunettes. Un chef d’État annonçant une décision avec conviction en guillemets, mais qui ravale sa salive, signe d’un stress intense.” Ces détails sont invisibles pour certains, mais le cerveau humain les capte instinctivement.
Ce décryptage permet de comprendre pourquoi certains leaders inspirent la confiance tandis que d’autres, sans raison apparente, la perdent. “Ces contradictions détruisent la crédibilité.” Le public, même inconsciemment, perçoit ces micro-expressions et ajuste son jugement en conséquence.
Un électeur attentif au-delà des discours
Dans la course à la présidence gabonaise, les candidats devront maîtriser non seulement leur message, mais aussi leur posture. Un discours bien écrit ne suffit pas si le langage corporel envoie un message contradictoire. Pour les électeurs, savoir observer ces signes peut être un outil d’analyse pertinent afin de discerner les discours sincères des mises en scène politiques.
Alors que le scrutin approche, les prétendants à la magistrature suprême auront fort à faire pour convaincre, non seulement par leurs paroles, mais aussi par leur présence et leur gestuelle. Une élection se joue autant dans les urnes que dans la perception des électeurs. Et sur ce terrain, “le corps ne ment jamais.”
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