Des PME au bord du gouffre
Les entreprises gabonaises sont confrontées à une véritable crise de trésorerie. Faute de paiements du Trésor public, elles sont incapables de régler les salaires, de payer leurs fournisseurs ou encore de couvrir leurs charges courantes. Cette situation entraîne un risque de faillite, en particulier pour celles qui dépendent largement des marchés publics.
Les difficultés ne s’arrêtent pas là. Le retard dans les paiements impacte directement l’accès au crédit. Avec une notation financière dégradée, les banques sont réticentes à accorder des financements aux PME, limitant ainsi leurs capacités d’investissement et d’expansion.
Confiance érodée et blocage de l’activité économique
Face à cette incertitude, les relations avec les partenaires économiques se détériorent. Les fournisseurs, ne voyant pas leurs factures réglées, exigeant des paiements anticipés ou refusant tout simplement de poursuivre leurs collaborations. Les sous-traitants deviennent frileux, ralentissant ainsi les projets en cours.
L’impact est également social : des entreprises n’ayant plus les moyens de payer leurs employés sont des contraintes de réduction de leurs effectifs, entraînant des licenciements massifs et une précarisation des travailleurs. Certaines sociétés finissent par fermer leurs portes, aggravant la crise économique et sociale du pays.
Un engagement non tenu
Lors de son accession au pouvoir, le général Oligui Nguema avait annoncé la restauration des journées comptables du Trésor, censées assurer des paiements réguliers aux entreprises. Initialement, trois journées comptables étaient prévues chaque mois. Pourtant, depuis avril 2024, une seule journée a été organisée. Les autres paiements se font de manière opaque, souvent en fonction des relations personnelles avec les agents du Trésor public, permettant une commission, nous font savoir certains opérateurs économiques que nous avons contactés. Une situation qui rappelle les pratiques d’avant le coup d’État et qui contraste avec la volonté affichée de transparence et d’équité.
Un avenir incertain
Les PME gabonaises, pilier de l’économie nationale, sont aujourd’hui en danger. La situation actuelle, si elle persiste, risque de provoquer une véritable catastrophe économique et sociale. L’exécutif est donc appelé à agir rapidement pour rétablir la confiance et respecter ses engagements. Sans une réelle volonté politique de relancer les paiements de la dette intérieure, le tissu économique gabonais continue de s’effondrer, avec des conséquences dramatiques pour la population.
Le temps presse, et les acteurs économiques attendent des actes concrets, bien loin des discours et des promesses non tenues.