Mais c’était avant l’intervention de l’ancien premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, le 1er août dernier sur le plateau de l’émission Afrique direct de la télévision camerounaise, Media Afrique News.
Même le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema qui a annoncé renoncer à son salaire de président de la République, en octobre dernier, au lendemain de sa prise de pouvoir, en renversant le régime d’Ali Bongo Ondimba, ne s’était pas prêté aussi loin, en matière de transparence, au point de divulguer le montant de ses émoluments en qualité de chef de l’exécutif.
L’ancien premier ministre, à deux reprises, sous le régime d’Ali Bongo, président du conseil économique social et environnemental lors du coup d’État du 30 août dernier, interrogé sur le traitement salariale des membres du gouvernement, sur le plateau de la télévision, Media Afrique News, Julien Nkoghe Bekale, sans détour, a dévoilé les salaires des membres de l’exécutif.
“Un premier ministre du Gabon, je vais vous le dire, je ne dévoile pas un secret, nous sommes en toute transparence, il gagne 4 700 000 CFA par mois. Voilà un salaire d’un premier ministre”, a-t-il affirmé. Avant de détailler les montants des salaires des autres membres du gouvernement, “un ministre d’État, 3 500 000 CFA, un ministre délégué, 3 000 000 CFA, un ministre simple, 2 500 000 CFA, voilà les salaires des ministres.”, a-t-il affirmé. Puis d’ajouter avec trash, : “les ministres ont quoi ? Ils ne sont pas riches, “, a-t-il lancé.
Des montants qui peuvent surprendre en comparaison au train de vie des membres du gouvernement, et de l’avis même de l’ancien premier ministre, au regard de la charge de travail. “Le travail d’un ministre c’est important, c’est comme le travail d’un président de la République, c’est comme le travail d’un ministre. Le président de la République travaille 365 jours l’année, 31 jours sur 31 jours le mois, 24 jours sur 24”, avant d’ajouter, “et vous allez vérifier, il gagne officiellement”, un salaire de 7 500 000 CFA, a semble-t-il regretté l’ancien premier ministre.
Qu’est ce qui peut alors justifier le niveau de vie des membres de l’exécutif, qui après leur nomination, du jour au lendemain, construisent des villas luxueuses, s’achètent des voitures de luxe, entretiennent maîtresses et courtisans ? Ce train de vie trouve-t-il son origine dans l’utilisation du fonds politique ou faudrait-il accorder du crédit à la société civile qui dénoncent la corruption qui gangrène la haute administration ?