Une structure en crise
Après sept années d’inactivité, le CGF a été réactivé en 2023, en pleine période pré-électorale gabonaise. Un bureau de douze personnes a été élu en janvier 2024, avec pour mission de restaurer la légitimité et la crédibilité de l’organisation. Cependant, les espoirs placés en cette nouvelle équipe se sont rapidement dissipés face à une gestion qualifiée d’autoritaire et de centralisée.
Malgré l’élection de douze membres, les décisions stratégiques sont systématiquement prises par un noyau restreint de quatre à cinq personnes. Cette concentration du pouvoir a engendré un manque de transparence et désorganisé l’ensemble du fonctionnement du Conseil, poussant plusieurs membres à démissionner.
Une gestion financière douteuse
L’événement de la Journée Nationale de la Femme Gabonaise a mis en lumière des défaillances criantes dans la gestion des fonds du CGF. Selon plusieurs sources internes, Valery Nkwele Mba a reçu 1 400 € en espèces du Consul général, M. Pierre Mbeng, le 9 mai 2024, sans en informer son bureau. L’existence de cette transaction n’a été révélée que deux jours plus tard, lorsque le Consul lui-même en a informé un membre du Conseil.
Sur cette somme, 210 € restent à ce jour injustifiés, et aucune facture n’a été présentée pour des dépenses censées couvrir les impressions de supports de communication (affiches, badges, notes plastifiées), estimées à 240 €. Or, selon des témoins présents à l’événement, les supports étaient minimes et ne justifiaient pas un tel montant.
Pire encore, 50 € ont été dépensés pour couvrir les frais de déplacement d’un responsable associatif venu de Lille, une décision prise sans consultation du trésorier et en dehors du budget prévisionnel.
Un passé judiciaire compromettant
Les doutes sur la probité de Valery Nkwele Mba sont d’autant plus renforcés par la révélation tardive de son passé judiciaire. L’actuel président du CGF aurait été condamné au pénal pour des faits de détournement alors qu’il était employé dans une mairie d’Île-de-France. Cette information, qui aurait pu influencer son élection, n’a été découverte qu’après son accession à la présidence.
Un Conseil d’administration imposé en catimini
Face à ces irrégularités, la réaction de la direction du CGF a été pour le moins surprenante. Plutôt que d’apporter des explications claires et d’instaurer des mécanismes de contrôle internes, de nouveaux membres ont été désignés en toute opacité. Un Conseil d’administration a été mis en place sans que les nouveaux entrants ne soient informés des alertes concernant les détournements de fonds et autres dysfonctionnements.
Une légitimité en péril
Ces multiples dérives mettent gravement en danger la crédibilité du CGF. Conçu comme un organisme d’entraide et de représentation pour la diaspora gabonaise en France, il est aujourd’hui perçu comme une structure gangrenée par le clientélisme et la mauvaise gestion.
Les membres et partenaires du CGF exigent des explications et des mesures concrètes pour restaurer la transparence et l’efficacité du Conseil. La mise en place d’un audit indépendant ainsi que de nouvelles élections pourraient être des solutions pour assainir la gouvernance et redonner confiance à la diaspora gabonaise en France.
En attendant, le CGF risque de perdre toute légitimité aux yeux des Gabonais de France, qui voient en cette institution un espoir d’organisation et de représentation digne de leurs attentes.