Une enquête qui s’élargit
Les investigations ne se limitent pas à deux ministres déjà ciblés, le patron des Comptes publics, Charles M’ba, et l’ancien ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, désormais ministre de l’Environnement et du Climat, à la suite du remaniement ministériel du gouvernement intervenu le 15 janvier dernier. La commission a également dans son viseur des dirigeants de la Société des patrimoines – qui supervise les infrastructures énergétiques du pays –, notamment l’ancien patron du Fonds gabonais des investissements stratégiques, Stéphane Mbadinga Ditengou, l’ex-patron de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, Joël Lehman Sandoungout, ainsi que ceux de la mairie de Libreville.
Un contrat sous le feu des critiques
Au cœur de cette enquête se trouvent les clauses du contrat conclu avec Karpowership, suspendu depuis fin novembre. Ce partenariat visait à atténuer les délestages persistants qui paralysent Libreville depuis l’année dernière. Deux bateaux-usines turcs avaient été déployés pour produire de l’électricité, offrant une solution immédiate mais coûteuse.
Le coût de cette opération s’élève à 12 milliards de FCFA par mois, une facture jugée exorbitante par la société civile. De plus, l’État gabonais doit fournir le fuel nécessaire au fonctionnement des navires, ajoutant un poids supplémentaire aux finances publiques.
Une pression croissante
Face à la grogne populaire, Libreville a décidé de suspendre le contrat et d’ouvrir une enquête approfondie. L’objectif est de comprendre les termes de cet accord jugé défavorable et de déterminer les responsabilités éventuelles dans sa négociation.
De leur côté, les représentants de Karpowership exercent une pression croissante pour faire valoir leurs droits contractuels.