Les faits remontent au 4 juin 2024, lorsque le ministère de l’Habitat a signé un arrêté attribuant une parcelle de plus de 50 hectares à l’entreprise PH Travaux Publics, dirigée par Pierre Hendrix Ondo Ndong. Toutefois, cette parcelle serait déjà occupée par des habitants qui, selon leurs déclarations, n’ont pas été consultés sur le projet et se retrouvent aujourd’hui menacés d’expulsion.
Il est important de souligner que l’attribution de terrains pour des projets d’aménagement, comme le lotissement de Mfoulayong, doit respecter des procédures légales bien précises. Selon l’ordonnance n°004/PR/2021 du 26 janvier 2021, un projet de cette nature doit être précédé d’un décret portant déclaration d’utilité publique (DUP), d’un plan parcellaire, ainsi que d’un permis de lotir et de l’autorisation de validation par l’Agence Nationale d’Urbanisme, des Topographies et des Cartographies (ANUTTC). Or, les habitants de Mfoulayong dénoncent la violation de ces formalités, et l’irrégularité du projet semble évidente.
En septembre dernier, un partenariat public-privé avait été signé entre le ministère de l’Habitat et la société PH Travaux Publics pour l’aménagement du lotissement. Cependant, depuis le début des travaux, les riverains affirment ne pas avoir été consultés, malgré leurs protestations répétées. De plus, PH Travaux Publics aurait entrepris des travaux de terrassement sans autorisation préalable et commencerait même à vendre les parcelles à des prix avoisinant 2.500.000 F pour une superficie de 500 m², et ce, sans tenir compte des occupants préexistants.
Le 17 décembre 2024, une demande d’arrêt des travaux a été adressée par le chef de quartier de Mfoulayong, Seh Mba Marc, au délégué spécial de la commune de Ntoum, Samuel Ndoutoume Ekoua, en raison de l’absence de recensement des premiers occupants. Ces derniers ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact de ces opérations sur leurs plantations et leurs investissements dans les terres. L’absence de réponse et la poursuite des travaux sans concertation risquent de provoquer une agitation parmi les habitants.
Ce dossier, qui s’apparente à une violation des droits des citoyens, soulève de vives préoccupations. De nombreux habitants affirment que leurs investissements, parfois effectués depuis plusieurs années, sont désormais menacés. Cette situation rappelle les dérives des anciens régimes où l’expropriation sans compensation était une pratique courante. Face à ce qui est perçu comme un abus de pouvoir, les populations de Mfoulayong annoncent leur intention de saisir les juridictions compétentes pour défendre leurs droits.
Alors que le gouvernement se trouve désormais sous pression, il est impératif qu’une solution soit trouvée pour apaiser les tensions et garantir que le projet de lotissement se déroule dans le respect des procédures légales et des droits des habitants.