En 2024. les perspectives de l’économie gabonaise seront fortement dépendantes de la capacité des nouvelles autorités à parvenir à instaurer un climat politique apaisé capable de prévenir les conflits, de limiter les perturbations de l’activité économique de renforcer la confiance des investisseurs et du retour à l’ordre constitutionnel.
Depuis le coup d’Etat du 30 août dernier, l’incertitude économique s’est accrue par un niveau encore plus élevé du risque d’instabilité politique avec un effet domino négatif sur la confiance des investisseurs à court terme, fait observer l’institution financière dans sa note sur le Gabon.
Selon les prévisions de la Banque mondiale, malgré un taux de croissance de 3% en 2024 contre 2,7% l’année précédente, les exportations pourraient passer de 5,4% contre 6,2%, et les importations de 2,4% contre 3,3%, comparativement à 2023 et 2024.
Selon l’institution financière internationale, l’instauration d’une plus grande stabilité économique et budgétaire, la garantie d’une croissance plus résiliente et une réduction significative de la pauvreté passent par la définition et le suivi d’un calendrier clair et crédible pour le retour à un régime civil.
Surtout que les sanctions régionales en cours, notamment de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, pourraient mettre en péril la croissance et les sources de financement régional, alors que le Gabon se tourne de plus en plus sur les marchés régionaux pour combler son besoin de financement.
Le Gabon n’étant pas à l’abris des chocs exogènes à l’exemple d’une hausse des restrictions de l’OPEP+ en matière de quotas de production, un choc sur les prix des produits de base, une baisse de la demande de la Chine, des perturbations sur le marché des échanges dans un contexte de persistance des conflits ou encore des chocs climatiques pourraient dégrader les performances macroéconomiques du pays. De tels chocs pourraient également affecter les prix des denrées alimentaires et les exportations et ce faisant, affecter également la stabilité budgétaire du pays.
Face à de plus grandes incertitudes dans un contexte marqué par la transition politique, la Banque mondiale recommande la mise en œuvre de réformes structurelles comme l’amélioration de la gouvernance des finances publiques et l’usage efficiente des dépenses publiques. Certaines réformes en particulier permettraient de mobiliser davantage de recettes intérieures et ce faisant, de réduire la dépendance aux hydrocarbures. La mise en œuvre effective d’une nouvelle méthodologie de recrutement dans la fonction publique, considérée comme étant plus compatible avec les finances publiques, ainsi que l’application de mesures supplémentaires visant à limiter le coût des subventions aux carburants sont nécessaires pour éviter des dérapages dans les dépenses publiques. La conservation des forêts et de la biodiversité pourrait également contribuer à la mobilisation de futurs financements comme en août 2023. L’année précédente, le Gabon était parvenu à conclure une transaction lui permettant d’échanger 500 millions USD de ses dettes contre des investissements écologiques, à un taux d’intérêt nominal inférieur à celui des obligations remboursées.