Une dette sociale de 6 milliards de francs CFA
La CNNII, qui emploie 240 salariés, fait face à des arriérés de salaires depuis octobre 2023. La dette sociale, qui inclut ces arriérés et les plans sociaux en attente, s’élève à environ 6 milliards de francs CFA. Malgré l’accord signé avec EBOMAF, aucune somme n’a encore été versée pour alléger la situation. Les travailleurs, privés de salaires depuis plusieurs mois, se trouvent dans une précarité insoutenable. Le climat est particulièrement tendu, comme en témoignent les événements survenus en novembre dernier, lorsque trois agents de la CNNII ont été interpellés par les autorités pour leur supposée collaboration avec Mahamadou Bonkoungou, président du groupe EBOMAF.
Des obstacles à la mise en œuvre de la concession
La signature de la concession entre l’État et EBOMAF en février 2024 semblait être une solution prometteuse pour résoudre les problèmes financiers de la CNNII. Toutefois, l’implémentation de ce plan aurait été entravée par la résistance de certains responsables de l’entreprise, notamment le ministre des Transports, le Capitaine de Vaisseau Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma, et l’ancien directeur général de la CNNII, l’Amiral Alain Jérôme Mounguet Ingoule. Lors du dernier conseil des ministres, ce dernier a été remplacé, et plusieurs informations cruciales concernant la concession ont été omises ou dissimulées au concessionnaire, bloquant ainsi la mise en œuvre effective du plan.
Des incidents alarmants au siège de la CNNII au port Môle
Dans un contexte de plus en plus tendu, des incidents inquiétants ont eu lieu dans les bureaux de la CNNII. Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, les locaux du nouveau directeur général, le Capitaine de frégate Ghislain Moussavou Moussavou, et du directeur général des ressources humaines, Ghislain Sango, ont été vandalisés. Les ordinateurs et autres équipements ont été emportés, un acte qui témoigne de la violence du climat interne et des tensions grandissantes au sein de l’entreprise.
Des travaux d’infrastructures en suspens
En plus des arriérés de salaires, la CNNII fait face à un retard dans les projets d’infrastructures. Un montant de 100 millions de francs CFA avait été prévu pour les travaux du quai, mais là encore, aucune avancée concrète n’a été réalisée jusqu’à ce jour. La situation devient de plus en plus préoccupante, d’autant plus que la compagnie traverse une période de restructuration sans visibilité claire sur l’avenir.