Officiellement lancé en avril 2024 par le Premier ministre Raymond Ndong Sima, le PUDC reflète l’engagement des autorités à accélérer le développement des infrastructures communautaires. Ce programme, qui cible particulièrement les zones rurales et périurbaines, vise à moderniser les routes, améliorer l’accès à l’eau potable et renforcer les équipements sanitaires et éducatifs.
Une stratégie d’endettement sous pression
En parallèle à cet emprunt international, le Gabon ambitionne de lever 977,5 milliards de FCFA en 2025 via des Bons du Trésor assimilables (BTA) et des Obligations du Trésor assimilables (OTA). Cette initiative, sans précédent par son ampleur, vise à financer les projets structurants du Plan national de développement pour la Transition.
Mais cette accumulation de dettes, si elle n’est pas accompagnée de retombées économiques tangibles, pourrait aggraver la vulnérabilité financière du pays. Selon des observateurs, le ratio dette/PIB, déjà préoccupant, pourrait atteindre des niveaux critiques, fragilisant davantage les équilibres budgétaires.
Le défi de la soutenabilité financière
L’emprunt auprès de Cargill Financial Services et le vaste programme de levée de fonds sur les marchés publics témoignent d’une volonté d’accélérer le développement, mais ils mettent aussi en lumière des risques importants. La soutenabilité de la dette gabonaise repose désormais sur plusieurs facteurs :
Premièrement, la rentabilité des projets financés : Les infrastructures prévues devront générer un impact économique suffisant pour compenser les coûts d’endettement. Ensuite, la transparence de la gestion, par une utilisation rigoureuse des fonds et un suivi efficace des projets seront essentiels pour maintenir la confiance des investisseurs.
Les réformes structurelles : La diversification économique, la réforme fiscale et la réduction des dépenses improductives devront accompagner ces initiatives pour garantir un équilibre financier durable.
Vers un avenir incertain
Cette décision d’endettement massif place le Gabon à un tournant décisif. Si les projets financés par le PUDC et les levées de fonds sur les marchés financiers parviennent à améliorer significativement les conditions de vie et à dynamiser l’économie, le pays pourrait réussir à relever le défi du développement durable.
En revanche, une mauvaise gestion ou une absence de retombées économiques risquerait de compromettre l’avenir financier du pays, renforçant la méfiance des partenaires internationaux et des investisseurs.