Après les retraits forcés des troupes françaises au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et au Sénégal, que va-t-il rester de la relation militaire franco-africaine ?
« C’est une relation militaire qui va évoluer vers moins de présence, ou presque pas de présence militaire. Si on s’en tient au départ tchadien et à la volonté sénégalaise, on va donc avoir, hormis Djibouti, autour de 200 soldats français en Afrique », a déclaré Arthur Banga, enseignant-chercheur et spécialiste des questions de défense à l’Université Félix-Houphouët-Boigny, interrogé sur RFI.
D’ici peu, les effectifs militaires français sur le continent ne compteront plus qu’environ 200 soldats à Libreville et à Abidjan, où la France cherche à maintenir une coopération ciblée. Selon le chercheur ivoirien, « 200 soldats français pour tout le continent, répartis entre la Côte d’Ivoire et le Gabon » sur la base d’une coopération axée sur de « l’entraînement, la formation et de l’équipement ».
En juillet dernier, une école d’administration militaire a été inaugurée à Libreville, marquant le début d’une approche axée sur la formation des officiers gabonais. Ce partenariat se concentre sur le transfert de compétences, en lieu et place de l’ancienne logique d’interventions directes.
Cette réorganisation de la présence militaire française s’inscrit dans une tendance plus large de désengagement sur le continent, en réponse aux demandes croissantes de souveraineté de plusieurs pays africains. « Nous allons vers une présence militaire française minimale en Afrique », a expliqué le spécialiste des questions de défense.
Avec seulement deux bases restantes, en Côte d’Ivoire et au Gabon, la France s’éloigne progressivement de son rôle historique de gendarme en Afrique. Une évolution qui illustre la transformation profonde des relations entre Paris et ses partenaires africains.
Le 25 novembre dernier, Jean-Marie Bockel, envoyé spécial du président Emmanuel Macron en Afrique, a remis un rapport clé sur la réorganisation du dispositif militaire français en Afrique.