Une Holding en pleine tourmente
Avec des activités diversifiées dans les secteurs agroalimentaire, transport, mines, BTP, immobilier et santé, la Holding HPO s’est imposée comme un acteur clé de l’économie gabonaise. Depuis près de 40 ans, cette structure a contribué à la création de milliers d’emplois, souvent sans soutien direct de l’État. Cependant, la mise en cause judiciaire de son fondateur a entraîné une paralysie partielle des activités, menaçant l’existence de nombreuses familles qui dépendent de ses entreprises.
Selon l’UDIS, l’affaire dite “Opiangah Gate” serait avant tout une tentative de musellement politique. En effet, le 14 novembre 2024, Hervé Patrick Opiangah avait publiquement appelé à voter “NON” au référendum du 16 novembre, une position qui, selon ses partisans, lui aurait valu d’être la cible d’une justice aux ordres.
Un impact social et économique alarmant
La fermeture arbitraire de certaines entreprises de la Holding HPO a eu des répercussions immédiates sur les employés et leurs familles. L’UDIS rappelle que plus de 7 000 travailleurs, directement et indirectement employés par HPO & Associés, se retrouvent aujourd’hui sans revenus. Pour de nombreux Gabonais, cette situation est synonyme de précarité accrue et de difficultés économiques majeures.
Par ailleurs, au-delà des aspects financiers, la Holding a joué un rôle central dans le développement du pays, notamment par le biais de ses initiatives sportives et sociales. Son centre de formation de football a fourni près de 28 % des joueurs actuels de l’équipe nationale, illustrant son impact bien au-delà du domaine économique.
Un appel à la justice et à l’équilibre institutionnel
Dans une déclaration solennelle, l’UDIS interpelle directement le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Le parti rappelle que la “restauration de la dignité du peuple gabonais”, promesse phare du régime de transition, ne peut être accomplie si des milliers de citoyens se retrouvent victimes d’une justice partiale.
L’UDIS souligne que la Doctrine Sociale de l’Église catholique, souvent mise en avant par le chef de l’État, insiste sur le respect de la dignité humaine et la protection des travailleurs. Il exhorte ainsi les autorités à prendre des mesures concrètes pour garantir la survie de ces entreprises et préserver les emplois menacés.
Une mobilisation en marche
Face à l’inaction des pouvoirs publics, l’UDIS a déposé une demande d’autorisation pour organiser des marches, rassemblements et sit-in à travers le pays. L’objectif est clair : sensibiliser l’opinion nationale et internationale aux conséquences humaines et économiques de cette affaire.
L’affaire Hervé Patrick Opiangah s’inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques et de restructuration institutionnelle au Gabon. L’issue de ce dossier pourrait bien avoir des répercussions majeures sur la scène politique nationale, notamment à l’approche de l’élection présidentielle du 12 avril 2025.
L’UDIS appelle donc à une réflexion collective sur l’état de la justice et sur les dérives possibles d’un pouvoir qui, sous couvert de restauration, pourrait étouffer les initiatives privées et la liberté d’expression politique. Affaire à suivre.