En effet, il est aujourd’hui avéré, preuves à l’appui, que le maître des poursuites a déclenché l’action publique contre le président-fondateur de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) sans qu’aucune plainte préalable n’ait été enregistrée. Une anomalie juridique majeure qui questionne la légitimité même de la procédure. Plus troublant encore, l’affaire ne compte ni victime avérée, ni preuves accablantes, ni constitution rigoureuse des faits. La supposée victime a même affirmé n’avoir jamais subi les actes qui lui sont prêtés. Pis encore, elle a déposé plainte contre ceux qui ont orchestré cette cabale médiatique et judiciaire, sans que celle-ci ne produise à ce jour les effets escomptés.
Cette situation jette une ombre sur l’institution judiciaire gabonaise, dont l’attitude semble en contradiction avec la volonté affichée du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Lors de son discours au Palais des Sports, ce dernier rappelait avec insistance que « le vivre-ensemble n’est pas une option, c’est notre destin commun », avant d’ajouter que « la démocratie que nous construisons ne se résume pas aux urnes. Elle se vit au quotidien dans le respect des opinions divergentes, dans l’écoute mutuelle, dans la recherche du consensus ». Mais comment concilier ces belles paroles avec l’acharnement judiciaire dont est victime HPO ?
Alors que le Gabon s’achemine vers une élection présidentielle cruciale, censée marquer la fin de la transition, l’affaire HPO apparaît comme une épine dans le pied du pouvoir. Ses conséquences sociales et économiques sont déjà lourdes : près de 6000 employés des entreprises du natif de Mounana souffrent de la précarisation, plongés dans l’incertitude et la misère depuis le début de cette affaire aux relents politiques.
Cette situation illustre à quel point l’écart entre les discours et les actes peut être nuisible à la crédibilité des dirigeants. Comment prôner la justice et l’unité nationale tout en laissant perdurer une injustice aussi manifeste ? L’affaire HPO est bien plus qu’un simple dossier judiciaire ; elle pourrait devenir le symbole d’un pouvoir à double visage, où les discours bien rodés masquent mal une réalité moins reluisante. À l’approche des échéances électorales, il devient urgent pour le président de la Transition de démontrer par des actes que ses engagements ne sont pas qu’un simple exercice de communication politique.