Alors qu’il y a encore quelques semaines, les rumeurs de sa démission du PDG afin de lancer sa propre formation politique couraient, le natif de Makokou, Bilie By Nze avait surpris le tout-Libreville en devenant le numéro deux de l’ex-parti au pouvoir, derrière Paul Biyoghe Mba. Rebelote, alors que le PDG est désormais empêtré dans une tempête politico-judiciaire, suite à la requête déposée par Patience Dabany devant la justice pour demander l’annulation de sa radiation du PDG, Bilie By Nze annonce sa démission du directoire provisoire.
A ce qui semble sa démission du PDG pour lancer sa propre formation ne semble plus à l’ordre du jour comme il le faisait entendre à plusieurs de ses proches, il y a encore quelques semaines. C’est désormais à l’intérieur du parti que Bilie By Nze veut imposer ses idées.
Dans sa lettre de démission abondamment partagé sur les réseaux sociaux, le dernier premier ministre du gouvernement déchu d’Ali Bongo Ondimba, revient sur les motivations qui ont conduit à sa nomination en tant que deuxième personnalité du parti le 07 mars dernier. Elles étaient guidées par la volonté de «réforme en profondeur» du parti en tirant les leçons « des 55 ans d’exercice du pouvoir d’État par notre Parti mais aussi et surtout dans l’écoute des critiques parfois sévères qui sont formulées à notre encontre par nos compatriotes.», explique-t-il.
Mais le «refus de notre Directoire Provisoire d’aborder la question essentielle de la vérité sur les événements d’août 2009 et d’août 2016 », ce « avant la tenue du Dialogue National et d’exiger à notre tour la mise en place de cette Commission Vérité Justice Réparation et Réconciliation tant réclamée par l’opposition, la société civile et l’église.», lui ont vite fait déchanté au point de conduire à sa démission fait-il savoir.
Surtout que «Cette démarche me semble d’autant plus importante aujourd’hui que le Président Ali Bongo Ondimba et son Gouvernement, qui étaient accusés de faire obstruction à la manifestation de la vérité, ont été déposés par les militaires du CTRI. », affirme-t-il avant de s’interroger sur les réelles intentions de ses compagnons. « Dès lors, qu’est-ce qui empêche que le débat soit ouvert sur cette épineuse question ? Pourquoi renvoyer sine die un sujet qui cristallise tant l’opinion et qui semblait faire consensus il y a quelques temps encore ? Qui cherche-t-on à protéger ?», s’interroge-t-il dans sa lettre de démission.
Ce refus de faire la lumière sur les violences post-électorales «participe à faire de certains d’entre nous des boucs émissaires sur qui on voudrait faire porter toutes les fautes, y compris celles commises du temps où certains grands opposants devenus, étaient des barons intouchables de ce qu’ils nomment le système ‘’Bongo-PDG’’», affirme-t-il.
« Je constate avec regret que le Bureau provisoire de notre parti soutient sans réserve et sans consultation préalable toutes les initiatives du Président du CTRI, y compris celles qui sont préjudiciables au PDG », lâche-t-il.
Pour Bilie By Nze, « Le refus d’ouvrir ce débat à présent constitue une rupture de confiance», conduisant de facto à sa démission du bureau directoire et appelle désormais «les autres compatriotes qui le jugeront utile », ce « dans les jours, les semaines et les mois à venir, à faire entendre une voix différente.» Voilà qui promet des futures empoignades tendues au sein de l’une des vielles formations politique du pays.