Pierre Goudiaby Atépa, un architecte africain de référence
Le choix d’Atépa n’est pas anodin. Fort d’une carrière prolifique, il a laissé son empreinte sur le paysage urbain africain avec des réalisations emblématiques. On lui doit notamment le Monument de la Renaissance africaine à Dakar, l’aéroport international de Banjul en Gambie, ainsi que le siège de la BCEAO et ses agences à Dakar et Ziguinchor. Il est aussi l’architecte du siège de la CEDEAO à Lomé et de la Place de la Nation à N’Djamena. Son expertise et sa vision panafricaine lui ont permis d’imaginer des ouvrages qui transcendent les frontières et renforcent le rayonnement du continent.
Un projet urbain intégré et durable
Libreville II ne se limite pas à un regroupement administratif. Pour Atépa, cette ville nouvelle incarne un modèle de développement urbain et économique qui favorise la modernité et la croissance. Elle s’appuie sur une gouvernance décentralisée et une concentration des institutions républicaines au sein d’un espace fonctionnel et durable. Elle vise aussi à stimuler l’économie grâce à des infrastructures financères, industrielles et scientifiques tout en s’imposant comme un pôle attractif pour les investisseurs et les talents internationaux.
Un financement autonome et une ambition régionale
Contrairement aux modèles conventionnels, Libreville II est conçue pour s’autofinancer. L’architecte met en avant la valorisation foncière, les partenariats public-privé et une gouvernance urbaine connectée pour assurer la viabilité à long terme de cette ville. Outre son rôle de nouvelle capitale administrative, elle se veut un centre névralgique pour l’Afrique centrale, avec un aéroport de dernière génération, une cité financière et un hub scientifique destiné à favoriser l’intégration régionale.
Une question de transparence
Si ce projet redessine l’avenir du Gabon, la procédure ayant conduit au choix de Pierre Goudiaby Atépa suscite des interrogations. L’architecte a-t-il été retenu à l’issue d’un appel d’offres international, ou son expertise a-t-elle primé sur la compétition ? L’Ordre gabonais des architectes a-t-il été consulté avant l’attribution de ce marché ? Alors que Libreville II se veut un symbole de modernité et d’ouverture, la transparence dans le processus de décision est essentielle pour l’adhésion des acteurs locaux et l’implication des compétences gabonaises dans cette transformation urbaine d’envergure.