Dès l’ouverture de son intervention, Ondo Ossa a cité un passage biblique de l’Évangile selon saint Marc : « Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas. » Par ces mots, il a voulu dénoncer l’attitude de certains Gabonais qu’il accuse de fermer les yeux sur la réalité politique du pays. Il s’est ensuite présenté comme le « président élu » et a affirmé que ce statut changerait bientôt en celui de « président de la République investi », accusant les militaires de la transition, notamment Brice Clotaire Oligui Nguema, d’avoir mis en place une « révolution de palais ».
Son rejet de l’élection de 2025 est total. « Nous devons tout faire pour qu’elle n’ait pas lieu », a-t-il lancé, précisant que des moyens « politiques, démocratiques et diplomatiques » existent pour bloquer le processus. Selon lui, la population doit choisir entre deux voies : « Soit on reconnaît ma victoire et je suis le président légitime, soit on accepte une élection truquée où Oligui Nguema l’imposteur devient président de la République. Malheureusement, il s’agira d’une République du PDG-CTRI et rien n’aura changé. »
Ondo Ossa prédit des jours sombres si Oligui Nguema accédait à la présidence : « Sa première et grande préoccupation sera de régler les comptes à tous ceux qui ont contribué à son ascension d’une part et à tous ceux qui l’ont méprisé et insulté d’autre part. » Il appelle donc à une mobilisation massive et à l’utilisation de plusieurs leviers, notamment les « marches décisives », les « grèves » et la pression diplomatique.
Critiquant sévèrement le régime militaire, il s’attaque à la candidature d’Oligui Nguema : « Il n’a pas démissionné, aucune autorisation ne lui a été donnée. Il reste toujours commandant en chef de l’armée, parce que c’est ça sa couverture. Il ne peut nullement se présenter comme civil à l’élection présidentielle. » Moquant l’idée d’un coup d’État mené par un général, il insiste sur le fait que « ce qui s’est passé le 30 août n’était qu’une révolution de palais orchestrée par des groupes d’intérêts bien connus », affirmant détenir les preuves des conspirations ayant conduit à l’éviction d’Ali Bongo.
Concernant l’avenir du Gabon, il promet de restaurer la Constitution de 1990 et de mener des réformes économiques majeures. Il regrette que l’ancien président n’ait pas suivi ses conseils : « Si Ali Bongo m’avait écouté, la situation serait meilleure aujourd’hui. D’abord sa situation personnelle, je n’aurais pas pourchassé. Je n’aurais pas pourchassé sa femme et son enfant. Je n’aurais pas entretenu le tribalisme. Je n’aurais pas cherché à régler les comptes. » Toutefois, il assure que des procès justes seront organisés pour juger les crimes financiers et de sang des régimes précédents.
Il conclut son discours par une nouvelle référence biblique : « Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. » Une manière d’interpeller les Gabonais sur leur responsabilité face à l’avenir de leur pays.