Face aux accusations de détournement de fonds, de népotisme et de manipulation des chiffres sur le volume réel de bœufs importés, le chef du gouvernement a dénoncé une cabale orchestrée contre lui. Il est revenu sur les attaques dont il fait l’objet depuis le début de l’année 2025, notamment lors de la présentation des vœux au Président de la République, où certains acteurs de la scène publique gabonaise l’ont accusé de bloquer des embauches à la fonction publique et de refuser de payer les indemnités des cheminots déflatés depuis vingt ans.
Dans son message, le Premier ministre a tenu à rétablir certaines vérités concernant le projet AGROPAG. Il a rappelé que cette initiative n’est pas une société privée lui appartenant et a réfuté les allégations selon lesquelles seuls 150 bœufs auraient été importés. S’appuyant sur les récentes visites de terrain, il a souligné la présence d’un troupeau conséquent à Ndendé, des surfaces agricoles aménagées et plantées, ainsi que l’installation d’infrastructures essentielles telles que des kilomètres de pistes, des clôtures et un hangar pour la collecte du lait.
Le chef du gouvernement a également évoqué la formation de 39 Gabonais au Brésil dans le cadre de ce programme et réfuté les accusations de népotisme en expliquant que la participation d’un membre de sa famille ne pouvait être un argument contre la viabilité du projet. Il a fustigé les critiques d’anciens responsables politiques qu’il accuse de chercher à discréditer un programme essentiel pour l’autosuffisance alimentaire du Gabon.
Dans son plaidoyer, il a insisté sur la nécessité d’un consensus national autour de la souveraineté alimentaire et de la lutte contre le chômage rural. Il a dénoncé la contradiction de ceux qui s’alarment sur la qualité sanitaire des bœufs importés alors que le Gabon consomme depuis longtemps de la viande et de la volaille en provenance du Brésil.
Concluant son propos sur un ton ferme, le Premier ministre a regretté que certains acteurs politiques exploitent des arguments fallacieux pour décrédibiliser un projet qui pourrait, même à 20 % de réussite, représenter une avancée majeure pour le pays. Il a appelé à plus de responsabilité et de retenue dans le débat public, soulignant que la lutte politique ne devrait pas se faire au détriment des intérêts stratégiques du Gabon.