Le privilège de ceux qui nous devancent est immense. Ils ont sur nous l'avantage des réponses aux questions que nous nous posons. En ce jour particulier, pensées spéciales pour toi, Emmanuel. pic.twitter.com/QuC3BzTShH
— Bilie-By-Nze (@BilieByNze) June 11, 2022
Qui était Franck-Emmanuel Issozet Ngondet ?
Né le 02 avril 1961, ce diplomate formé à l’École nationale d’administration avait débuté sa carrière comme conseiller au sein du ministère des Affaires étrangères où il fera la rencontre d’Ali Bongo Ondimba, qui était alors le patron de la diplomatie gabonaise.
Très tôt, Emmanuel Issozet Ngondet s’est fait remarquer par sa hiérarchie, qui le conduira à occuper des postes au Cameroun, en Grande-Bretagne, au Canada et en Allemagne, avant d’être nommé ambassadeur en Corée du Sud, en Éthiopie (auprès de l’Union africaine) puis à New York (auprès des Nations unies).
Rappelé à Libreville en 2011, ce technocrate devenu politique ne quittera alors plus le gouvernement pendant près d’une décennie, devenant l’un des grands compagnons de route d’Ali Bongo Ondimba, occupant plusieurs ministères clés : Relations avec le Parlement, Budget, Fonction publique, puis Affaires étrangères, élu député en 2011.
Cet enfant du pays ‘’Kota’’, dans l’Ogooué-Ivindo a été le premier de sa province à prendre la Primature, et l’occupera un peu plus de deux ans, avant d’être limogé en janvier 2019, trois mois après l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo Ondimba, à cette époque, en conflit avec le directeur de cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alihanga. L’ex-Premier ministre avait, dans les semaines qui ont suivi, refusé le poste de médiateur de la République et préférer se contenter de son siège de député de Makokou à l’Assemblée.
Que pouvons-nous retenir de son passage à la Primature ?
Emmanuel Issozet Ngondet avait été nommé Premier ministre au l’an demain de la réélection du Président, Ali Bongo, le 28 septembre 2016, avec pour principale mission l’organisation d’un dialogue national inclusif, afin que tous les acteurs de la vie politique et de la société civile communiquent ensemble dans l’optique de désamorcer le climat délétère qui prévalait.
De ce dialogue, dénommé « Dialogue politique d’Angodjé », où 262 articles avaient été retenus, et dont Emmanuel Issozet Ngondet, Premier Ministre de l’heure se devait de mener à l’examen et à la mise en acte.
Mais le gouvernement d’Issozet Ngondet n’avait pas pu accomplir les missions qui lui étaient dévolues, notamment la révision de la liste électorale depuis 2017 et la mise en place du Centre gabonais des élections (CGE), depuis janvier 2018.
Une situation qui avait amené la Cour Constitutionnelle à dissoudre l’Assemblée nationale et le gouvernement. Après cette dissolution, le Président Ali Bongo confia une fois de plus la Primature à ce diplomate, pourtant il aura brillé de son passage à l’Immeuble du 2 décembre, par l’incapacité de rassembler et de fédérer les dissidents de l’élection de 2016, surtout par le fait qu’il n’ait pas été capable d’organiser les élections législatives le 30 avril 2018 comme prévu par la Constitution.
C’est aussi pendant la primature d’Issozet Ngondet que les gabonais apprenaient par une note circulaire référencée 143/PM du 31 juillet 2017, le gel de recrutement dans la fonction publique, du gel des avancements automatiques et de la mise en stage. Toute chose qui n’a fait que favoriser les tensions sociales déjà exacerbées et encourager une hausse de chômage chez les jeunes diplômés.