« Le Confidentiel » : Jeudi dernier vous avez tenu une assemblée générale au sujet de la lenteur du projet de loi portant sur le statut particulier des greffiers ? Qu’est-ce qui freine dans le processus ?
Me Ndong Christ Ghislain : Nous pensons que le projet de loi portant statut particulier des greffiers accuse des lenteurs par simple volonté du Ministre de la Justice qui pour notre part ne s’est pas entouré des techniciens qui partagent l’idée de la restauration de nos institutions qui se doit de passer par l’application des lois et règlements en vigueur en République Gabonaise. Si non comment comprendre que ce statut qui était déjà en cours de programmation en conseil interministériel en 2023 puisse revenir au Ministère de la justice pour passer à nouveau l’année judiciaire 2024 ?
Alors que le statut des magistrats semble en bonne voie d’adoption, le vôtre traine. N’avez-vous pas l’impression que finalement le chemin du dialogue ne paie pas et que vous devez désormais opter pour la grève comme cela avait été le cas pour vos collègues magistrats ?
Le statut des Magistrats a été adopté et promulgué en fin d’année 2023, alors qu’il était en travaux en même temps que celui des Greffiers au Ministère de la Justice. Nous estimons que le chemin du dialogue National ne devrait pas conditionner les travaux du projet de loi portant statut particulier des greffiers, encore moins sa promulgation. Les institutions de notre pays fonctionnent normalement et des lois sont adoptées depuis l’avènement du 30/08/2023 et même depuis le début du dialogue national inclusif. Conscient de l’instabilité sociale économique de notre État, nous pensons que la grève ne résoudra pas de prime à bord l’épineux problème du statut particulier des greffiers, elle se doit d’intervenir en dernier ressort lorsque nous aurons épuisés toutes les voies de recours, tels que les magistrats l’ont fait en 2023.
En ce moment se tient le dialogue national pour refonder l’État. Beaucoup de compatriotes et même dans votre corporation appellent à ce que le chef de l’État ne soit plus le président du Conseil supérieur de la magistrature. Quel est l’avis du président du Syndicat national des greffiers sur cette question ?
L’idée de retirer le chef de l’Etat en sa qualité de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, serait un énorme risque pour la stabilité du corps judiciaire. L’indépendance du pouvoir judiciaire devrait passer par la prise de conscience personnelle et le respect strict de nos lois par les Magistrats détenteur du pouvoir judiciaire.