Démis de ses fonctions à la suite du coup d’État d’août 2023, assigné à résidence, soupçonné par la justice gabonaise de malversations dans la délivrance de permis d’exploitation forestière et de détournement de fonds dans le cadre l’aide internationale et des crédits carbone, Lee White pourrait aussi être accusé d’espionnage au profit de son pays d’origine le Royaume-Uni.
Grand artisan de la diplomatie verte du régime d’Ali Bongo et de l’intégration du Gabon au sein du Commonwealth, profitant de sa position au gouvernement et de sa proximité avec la famille présidentielle, il fournissait régulièrement des informations sur la situation du Gabon et l’état de santé aux services secrets anglais. Ces derniers avaient désormais par exemple une longueur d’avance sur leur collègue de la direction générale de la sécurité extérieure, le service de renseignement français plutôt bien implanté au Gabon.
Celui qui a été fait Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 2011 par la reine Elisabeth II pour services rendus à la conservation en Afrique centrale, avait l’habitude de signer ses documents au stylo vert, une pratique courante utilisé comme nom de code pour garder l’anonymat.
Après une garde à vue de 72 heures à la Direction générales des recherches, il avait été relâché. La veille, il avait de dissumuler des preuves accablantes en demandant à des proches collaborateurs de détruire plusieurs documents en simulant un incendie accidentel de son bureau au ministère des Eaux et Forêts.