Près d’un mois après son extradition au Cameroun, par les autorités gabonaises, Ramon Cotta est toujours porté disparu. Une situation dénoncée par ses conseillers qui se sont constitués pour défendre les intérêts de l’activiste camerounais, “vivant au Gabon mais conduit de force récemment au Cameroun sans procédure légale et resté jusqu’à ce jour sans nouvelles bien qu’étant entre les mains des autorités publiques camerounaises en charge des enquêtes probablement judiciaires (ordinaires et/ou militaires ).”, a fait savoir son collectif d’avocats, conduit principalement par Me Hippolyte Meli, inscrit au barreau du Cameroun, dans un communiqué ce 07 août 2024 à Yaoundé.
Ses conseillers qui s’interrogent sur les motifs de son extradition par le Gabon, puis de son incarcération au Cameroun, affirment avoir contacté les autorités judiciaires camerounaises, pour qu’ils soient informés du lieu de détention de leur client, “à toutes fins mais surtout aux fins de son assistance juridique en vue de son accès à une justice équitable.”
A ces conditions de détention extrajudiciaires, ses conseillers s’inquiètent depuis qu’il se trouve au Cameroun, de son statut juridique qui n’est toujours pas connu. “Est-il en garde à vue ? Si oui laquelle ? Administrative ou judiciaire ? Si non, il est placé sous quel régime juridique ? Quel est son état physique et psychologique ?”, et “Quelles sont les accusations pénales dont il fait l’objet? Pourquoi l’avoir conservé in Communicado ?”, s’interrogent-t-ils.
Les autorités de la transition au Gabon qui ont permis son extradition, ont-ils tenu compte des ratifications signées par le Gabon en matière des droits de l’homme, alors que Libreville est signataire, du Statut de Rome depuis le 22 décembre 1998.
Surtout que la détention au secret, comme cela semble être le cas pour Ramon Cotta, constitue un cas de disparition forcée, crime contre l’humanité et releve donc de la compétence universelle. Même si le Cameroun n’a pas ratifié ce traité, cependant, il n’empêche que “les autorités Camerounaises ne devraient en aucun cas se rendre complices ou coauteurs d’actes de violation des règles de droit international relatives aux droits de l’homme, des crimes contre l’humanité avec les autorités Gabonaises”, préviennent le collectif des conseillers de l’activiste camerounais.
Le Bâtonnier de l’Ordre au Barreau du Cameroun a été informé, que la poursuite de la détention in Communicado après réception de la notification de ses conseillers, “s’assimileraient à une entrave grave à l’exercice de la profession d’avocat, c’est-à-dire un acte additionnel de violation de ses droits humains.”, ont-ils conclu.