Dans un communiqué publié ce samedi 21 décembre, les avocats de Sylvia et Noureddin Bongo ont vivement exprimé les affirmations de la justice gabonaise, selon lesquelles leurs clients n’auraient pas pu être torturés pendant leur détention à la prison centrale de Libreville.
Me Gisèle Eyué Bekalé, et ses confrères, François Zimeray et Catalina de la Sota, ont exprimé leur indignation suite au communiqué du procureur de la République, Bruno Obiang Mve, diffusé la veille au journal télévisé de Gabon 1ère. Ce dernier avait assuré que les deux avocats, après avoir visité leurs clients pour la première fois depuis leur incarcération, le jeudi 19 décembre dernier, avaient pu constater l’absence de mauvais traitements.
« Ces rencontres se déroulent librement et dans le strict respect des droits de la défense et de la confidentialité des échanges », avait déclaré le procureur, ajoutant que Sylvia et Noureddin Bongo étaient détenus dans des conditions « normales » et n’avaient pas été soumis à des actes de torture.
Cependant, Gisèle Eyué Bekalé, François Zimeray et Catalina de la Sota réfutent catégoriquement cette version des faits. « C’est avec stupéfaction que nous avons pris connaissance des allégations du procureur », ont-ils affirmé. Selon eux, leurs clients subissent une détention « arbitraire », marquée par de graves violations de leurs droits depuis 17 mois. « Nous sommes encore sous le choc de ce que nous avons vu », ont-ils ajouté, promettant de partager prochainement avec la presse des éléments inédits et précis concernant la situation de leurs clients.
Des accusations graves
Sylvia et Noureddin Bongo sont tous deux détenus depuis le coup d’État militaire du 30 août 2023, qui a mis fin au règne d’Ali Bongo Ondimba. Alors que l’ancien président vit désormais dans sa résidence privée à Libreville, avec la liberté de quitter le pays selon les autorités, son épouse et leur fils font face à des accusations particulièrement graves.
Noureddin Bongo est inculpé de « corruption » et « détournements de fonds publics », tandis que Sylvia Bongo est accusée de « blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux ». Le gouvernement considère ces faits comme étant « d’une gravité extrême ».
Les avocats des deux détenus dénoncent une justice « aux ordres » et une mise en scène visant à justifier ce qu’ils qualifient de violations systématiques des droits de leurs clients. Ils appellent à une prise de conscience internationale et espèrent faire éclater la vérité sur cette affaire.