Si Ali Bongo a qualifié de “très chaleureux et constructif” son entretien avec Emmanuel Macron, notamment sur le financement climatique, le plaidoyer du numéro un gabonais sera-t-il entendu par les pays les plus industrialisés alors que le Gabon fait figure de leader dans la préservation de l’environnement sans véritablement en tirer des profits proportionnels à ses efforts ?
Entretien très chaleureux & constructif ce 21 juin à Paris avec le Président @EmmanuelMacron.
Nous partageons la même ambition pour la Planète.
Les pays qui, comme le #Gabon, contribuent de façon importante à la lutte c/ le réchauffement climatique doivent être plus accompagnés. pic.twitter.com/umLShnYcMs— Ali Bongo Ondimba (@PresidentABO) June 21, 2023
Pour sa part, Ali Bongo qui prendra une part active à ce sommet entend à nouveau saisir “l’opportunité qu’offre cette Réunion de haut niveau pour réaffirmer l’engagement du Gabon à poursuivre les efforts menés en matière de préservation de ses forêts et de protection de sa biodiversité.”, selon le communiqué de la presse présidentielle.
Pour rappel, alors que le Gabon avait misé sur l’ émission sur le marché international de 90 millions de tonnes de crédits carbones d’une valeur 773,39 milliards de francs, six mois plus tard, le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques chargé de sa commercialisation cherche toujours des acquéreurs.
En outre, avec 13 parcs nationaux, 95 000 éléphants de forêt, soit les deux tiers de leur population totale selon la Wildlife Conservation Society, le conflit homme-faune prend des proportions alarmantes. Ainsi, les plantations des communautés villageoises sont régulièrement ravagées par des éléphants, et certains villages enregistrent des incursions récurrentes de ces pachydermes. En mai dernier, Ali Bongo avait ordonné le paiement des aides de l’État aux populations victimes du conflit homme-faune, d’un montant d’environ 4 milliards de FCFA. Une maigre consolation pour les communautés villageoises qui ont pour certaines attendu plusieurs années pour espérer une indemnisation de quelques centaines de mille francs de CFA contre des hectares de plantations dévastés, voire des vies perdues.
Alors, Ali Bongo parviendra-t-il finalement à convaincre les pays industrialisés à respecter leur engagement financier vis-à-vis des pays comme le Gabon résolument engagé dans la lutte contre le changement climatique ?