Les prix des biens et services ont enregistré une hausse au second trimestre 2022, était largement au dessus du taux de convergence fixé à 3% en zone CEMAC a indiqué Steeven Abouna Yangui lors de son audition à l’hémicycle du Conseil Économique Social et Environnemental : “Depuis 2020, l’on observe une envolée des prix des biens et services sur le marché national. En moyenne sur le dernier trimestre de l’année 2022, cette hausse est globalement estimée à 2,4% contre 0,9% l’année précédente, si l’on se réfère à l’indice harmonisé des prix à la consommation suivi par la Direction Générale de la Statistique. Le taux d’inflation au deuxième trimestre 2022 était de 3,5 %, largement au-dessus du seuil de convergence de la CEMAC prescrit à 3 %.”
“A titre d’illustration, cette tendance haussière des prix est perceptible particulièrement pour les produits de première nécessité suivants : le blé, l’huile de palme raffinée, les produits alimentaires importés. Sur le blé, la farine qui sert à la fabrication de la baguette de pain au Gabon provient du blé importé des marchés européens et nord-américain. Son prix, longtemps cantonné autour de 150 000 FCFA la tonne à fin 2021, est estimé aujourd’hui à 228 000 FCFA en moyenne mensuelle ; soit une hausse d’environ 52%. D’une manière générale, les prix des produits alimentaires du dispositif vie chère faisant référence notamment au poulet, cotis de porc, riz et au poisson ont augmenté d’environ 30%.” a-t-il expliqué.
Les causes de l’inflation seraient principalement d’ordre exogène, s’est défendu Steeven Abouna car : “il est important de rappeler que cette réalité de la flambée des prix alimentaires et énergétiques n’est pas propre à l’économie nationale. Elle concerne, en effet, l’économie mondiale et résulte pour l’essentiel de trois facteurs : le dérèglement climatique, le net rebond de la demande mondiale à l’issue des confinements imposés par la pandémie du Covid-19 ; le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Ces facteurs ont induit une augmentation des frais d’approche (fret maritime, assurance, frais financiers…) et des coûts d’achat (raréfaction des produits et comportement spéculateur) qui ont davantage alourdi les prix pratiqués localement.Dans la zone euro, l’inflation s’est située à 9,2 % 2022.”