Si le gouvernement a initié des assises nationales pour lutter contre la vie chère qu’il présente comme une solution pour réduire la dépendance alimentaire du Gabon vis-à-vis de l’extérieur et soulager le panier de la ménagère, ce n’est pas l’avis de l’agro-développeur Hervé Omva Ovono : “C’est une énième arnaque contre le peuple du Gabon. Je suis déçu par le gouvernement et surtout par le Premier ministre actuel. Je pensais qu’il allait être plus rigoureux et conduire le gouvernement sur le chemin du travail pour le bien-être des gabonais.
La loi de l’offre et de la demande ne dépend pas de la DGCC (Ndlr : Direction générale de la concurrence et de la consommation) ou des autres structures liées au commerce des denrées alimentaires. Vous devez comprendre que lorsque le produit n’est pas disponible on le rend rare pour augmenter son prix. Chez les autres on augmente la disponibilité par la production mais si vous ne produisez pas comment voulez maîtriser la chaîne de production d’un produit venant d’un autre pays ? Nous allons toujours subir les commerçants surtout qu’ils savent que notre administration est passée maître dans la corruption. C’est loin d’être une nouvelle ou un secret pour personne : notre administration est à l’origine de la vie chère au Gabon. Ils nous saignent et se moquent éperdument des orientations et engagements du chef de l’Etat pour résoudre cette situation. Nous devons produire au lieu de choisir la facilité en matière d’exonérations des taxes. Même la Banque mondiale a interpellé le gouvernement sur cette situation d’exonération de certaines taxes qui n’est nullement un avantage pour nos finances mais bien au contraire, un goulot d’étranglement. Le niveau élevé de la pauvreté est intimement lié à la vie chère et le dernier rapport de la Banque mondiale l’affirme, tous comme les rapports et études antérieures sur la pauvreté au Gabon. Plus de 45% des jeunes au Gabon ont moins de 25 ans et vivent sans emplois et dans la précarité avec environ 650 FCFA/jour. Comment pouvons-nous respecter des membres d’un gouvernement qui entretienent la précarité et la médiocrité ? Comment avoir confiance à un gouvernement qui utilise la répression et la diversion politique au lieu de s’asseoir de manière transparente avec d’autres gabonais, sans mettre en avant une appartenance politique ou allégeance à un ministre ou un directeur ? J’ai eu l’opportunité de discuté avec le chef de l’état Ali Bongo Ondimba sur la question agricole mais sa vision est pourtant juste et réaliste. C’est vraiment dommage que malgré cette vision il cautionne et donne la responsabilité à des incompétents.”, affirme-t-il.
Les indemnisations ne sont pas une solution durable
Au sujet de l’annonce d’Ali Bongo Ondimba à Iboundji, du décaissement imminent de l’aide de l’État aux populations victimes du conflit homme-faune : “J’ai été vice-président de la commission en charge de réfléchir sur les indemnisations lors des assises Hommes-Faunes… C’est dommage que le ministre Lee white utilise malheureusement la ruse en utilisant le lobbying international pour amener le chef de l’Etat à prendre des décisions contre-productives pour le peuple du Gabon. Les indemnisations ne sont pas une solution durable et ils n’arriveront pas à satisfaire les cas de dévastation qui se font de plus en plus. Le ministre Lee white conduit le chef de l’Etat dans une impasse. Ma bon l’avenir nous dira qui avait raison.”, déclare-t-il.
Alors que le Gabon a accueilli en mars dernier le One Forest Summit, un sommet mondial pour la préservation de la forêt du Bassin du Congo. Hervé Omva affirme ne pas croire aux recommandations de cette messe sur la préservation de l’environnement. “Je suis convaincu que le ministre Lee white qui était à la manœuvre de cette messe ne pourra malheureusement rien apporter de positif pour le peuple du Gabon qui malheureusement lui a donné un nom, une terre et tout ce qu’il a aujourd’hui. C’est dommage de constater que malgré les sacrifices et les humiliations subies par les gabonais rien de concret ne soit retenu. Vous avez tous suivi il promettait de faire du Gabon une puissance économique verte par la vente de crédit carbone, mais aujourd’hui plus personne n’en parle et les experts du monde de la conservation émettent même des doutes sur les chiffres que le Gabon avance.”, a-t-il dénoncé.
L’administration actuelle du ministre de l’Agriculture devrait être dissoute
Le ministère de l’Agriculture n’échappe pas non plus au critique de l’agro-développeur : “Le ministère de l’Agriculture est dans une impasse. Le Roi du Maroc offre 2000 tonnes d’engrais au moment où le monde économique se redéfinit sur 2 aspect essentiel d’abord militaire et ensuite agricole. Alors c’est sur cette base que le ministre Charles Mvé Ella devra redéfinir la stratégie du Gabon, mais malheureusement il s’enferme en s’appuyant sur des conseillers et directeurs que je qualifie de prestidigitateurs. Ils brillent dans des missions et autres activités juste pour se faire de l’argent et malheureusement des miettes. Ils vont comme d’habitude mettre à néant les efforts du chef de l’Eat et le don du Roi du Maroc. L’administration actuelle du ministre de l’Agriculture devrait être dissoute.” a-t-il conclu.