Alors que le président déchu est libre de ses mouvements contrairement à plusieurs de ses proches dont son épouse assignée à résidence, le ministre de la justice sauf évolution, estime qu’Ali Bongo n’est pas inquiété par les autorités judiciaires. « Le président de la République sortant a été élargi par le Comité de transition et de la restauration des institutions. Pour l’instant, aucune poursuite n’est engagée contre lui. Si dans le cours des choses, il y a des éléments qui permettent de le faire, à ce moment-là on avisera, mais pour l’instant je pense que rien n’a été engagé contre lui. », a-t-il déclaré.
« Nous n’allons pas focaliser sur une personne mais sur un système qui a mis le pays à sec. Donc il ne faut pas orienter les choses vers une personne alors qu’il y en a d’autres. Il y a des faits notoires qui ont été mis à jour. De l’argent qui a été retrouvé dans des maisons, de manière indécente. Il y a la task force pour vérifier un certain nombre de choses sur la dette de l’État et des méfaits qui auraient pu être commis, avec des ramifications au Gabon et à l’extérieur. Il y aura peut-être évidemment des commissions qui vont être mises en place pour aller rechercher partout où c’est nécessaire tout ce qui aura été fait. », a-t-il ajouté.
« Je pense que c’est tout à fait exagéré. Le 30 août, il y a eu une opération pour stopper tout le processus électoral engagé qui était totalement biaisé, toxique et dangereux pour le Gabon. À l’issue de cela, il y a eu des arrestations, mais il y a surtout eu la mise en sécurité du chef de l’État sortant et de sa famille. Il n’y a pas eu de séquestration arbitraire. Il n’y a pas eu de prise d’otage. Il y a simplement eu la mise en sécurité de la première dame sortante, pour éviter qu’il n’y ait de graves dommages à sa personne. Notre pays reste lié par les instruments internationaux et régionaux des droits de l’homme. Je tiens à cela. », au sujet de l’avenir de Sylvia.
Au sujet de la président du Conseil supérieur de la magistrature Paul-Marie Gondjout souhaite des rapports moins « direct » entre l’exécutif et la magistrature. « Nous sommes en train de travailler avec une commission que je vais mettre en place dans les jours à venir, qui va travailler sur la réforme du système judiciaire à tous les niveaux, sur les plans pénal, civil, commercial. Pour que ces propositions de réformes soient présentées au cours des discussions nationales qui vont avoir lieu dans les mois à venir. La question de la présidence du Conseil supérieur de la magistrature se posera certainement. Mais mon avis sur la question, c’est que le lien qu’il y a entre la magistrature et l’exécutif soit le moins directif possible. Il faut laisser à ce corps le soin de décider puisqu’il juge au nom du peuple gabonais. »
Avant d’ajouter : « Au-delà même de cette question, il va falloir aussi que nous revoyions un certain nombre de comportements qui n’ont pas été dignes. En arrivant ici je découvre un certain nombre de choses qui sont incroyables. Des comportements peu recommandables qui méritent des conseils de discipline ou du moins des sanctions. Il y a des faits de corruption qui sont avérés. Des liens avec la politique qui ne sont pas acceptables. Nous allons faire le travail mais tout en respectant effectivement les droits des uns et des autres. Parce qu’il n’y aura aucune chasse aux sorcières. »
Paul-Marie Gondjout promet des réformes du système judiciaire pour plus d’indépendance des magistrats. « J’ai mis en place une commission pour réformer le système judiciaire. Ces réformes du système judiciaire doivent appeler à plus d’indépendance, mais surtout à plus de respect du droit des citoyens. Parce que le principe c’est la liberté. L’exception, c’est la privation de liberté. Nos prisons sont engorgées. Actuellement, nous avons plus de 5 000 prisonniers. Alors que la capacité est bien moindre que ce nombre. Les deux-tiers des personnes qui sont dans les prisons sont plutôt des prévenus, donc des personnes en attente de jugement. Nous devons faire baisser ce nombre. Plus de 1 700 condamnés et un peu plus de 3 000 prévenus, ce n’est pas normal. », a-t-il déclaré.