Les services sexuels auraient été commis dans les années 90 jusqu’à au moins 2008, et auraient touché pas moins de centaines d’enfants à l’époque des faits. Deux noms sont fréquemment cités par les victimes : l’Abbé Damian Carlile et l’abbé Patrick Groche, tous deux ayant servi au Gabon.
L’Abbé Damian Carlile de nationalité australienne, aujourd’hui dans une maison de retraite du prieuré de la Fraternité situé dans la région de la Provence – Alpes – Côte d’Azur à Montgardin, aurait été transféré du Gabon pour la Nouvelle – Zélande par Monseigneur Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité de 1994 à 2018, afin de couvrir son collaborateur suite aux accusations de pédophilie commis par ce dernier à Libreville dans les années 90 et 2000. En Nouvelle – Zélande, l’Abbé Damian Carlile aurait récidivé avant d’être muté en France.
L’Abbé Patrick Groche de nationalité suisse, fondateur de la Mission Saint – Pie X de Libreville, proche collaborateur de Monseigneur Marcel Lefebvre, serait accusé par au moins une victime de pédophilie et de violence sexuelle au Gabon et en France. Ce dernier passerait une retraite paisible à la Maison Saint-Ignace de Lourdes, en Suisse où se trouve le premier et le principal séminaire de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
Si plusieurs victimes aujourd’hui devenues adultes n’osent pas témoigner à cause du regard de la société et du poids de la Fraternité, ceux qui ont eu le courage de parler sous anonymat font part de récits glaçants.
Selon une victime de l’Abbé Damian Carlile, Jacques, nom d’emprunt, “Je connais au moins six autres victimes, mais elles ne veulent pas parler. Je sais que nous sommes nombreux à avoir été abusés.” Et d’ajouter, « C’est Damian qui a commencé les attouchements sexuels sur moi, vers 1992 ou 1993. … Ça a commencé quand on est allé à la plage. D’abord, très discrètement, en me donnant ma serviette et en m’aidant à m’essuyer, il en a profité pour toucher mes parties intimes.”
Une autre victime, François, nom d’emprunt déclare, « J’ai été abusé sexuellement par l’Abbé Patrick Groche, proche collaborateur de Mgr Lefebvre et fondateur de la mission Saint-Pie X au Gabon. Les événements se sont produits au Gabon à Libreville, mais aussi en France, dans sa maison familiale à Besançon, et aussi dans une école de la Société.”
Si en France, depuis les années 2010, certaines de ces accusations ont donné lieu à des condamnations devant des juridictions civiles ou canoniques, au Gabon c’est encore le statu quo. Les rares personnes se disant victimes de sévices sexuels qui osent s’exprimer font encore face à un silence de la part de la Mission Saint-Pie X, quand elles ne sont pas soupçonnées par la Fraternité et leur communauté de fausses accusations et d’escroqueries.
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