Selon une loi édictée par Omar Bongo Ondimba, puis son fils, Ali Bongo, le chef de l’Etat est également, le patron de la GLG, la plus puissante loge maçonnique du pays. D’ailleurs, tel père, tel fils, à peine déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de 2009, Ali Bongo était intronisé en octobre de la même année Grand maître de la GLG. Puis à nouveau intronisé sans surprise Grand maitre en novembre 2022.
Importée de France, la GLG est affiliée à la Grande Loge nationale française qui est la loge mère de la plupart des grandes loges régulières des pays d’Afrique francophone. Elles ont en partage la recherche d’une société vertueuse à travers la démocratie, la laïcité, la solidarité sociale, la dignité humaine, les droits de l’homme.
Quoi de plus sage donc que le chef de l’Etat, le garant de la nation, soit également le patron de la GLG si c’est pour inculquer à ce dernier des valeurs d’éthique, de probité morale, de spiritualité, nécessaires à la bonne gestion de la chose publique et de la conduite du destin de toute une nation ?
Si les Français doivent aux francs-maçons, la Révolution française, l’Habeas corpus, la séparation entre l’Etat et l’Eglise, les cinq Républiques, qu’est-ce que les Gabonais peuvent retenir comme héritage de la GLG ?
Omar Bongo a été Grand maître de la GLG jusqu’à sa mort en 2009, avant que son fils Ali Bongo reprenne le flambeau à son tour. Cela a rapporté quoi aux Gabonais dans la bonne conduite des affaires du pays ?
Au contraire des valeurs qui fondent la franc-maçonnerie, « les enfants de la Veuve » inféodés au politique et aux affaires, ont cautionné plus de cinquante ans de gabegie, de détournement, de fraudes électorales, de violation des droits de l’homme, sans jamais baisser le pouce.
S’il y a un fait que nous pouvons reconnaître aux membres de la GLG, c’est la solidarité entre « frères » en normalisant le silence quand il fallait dénoncer les dérives des deux régimes précédents.
L’armée a renversé Ali Bongo, pour rétablir les institutions de la République qui étaient bafouées en menant « un coup de libération », mais en réalité, ce coup de force aurait dû être mené ou inspiré par la confrérie.
Les francs-maçons auraient dû être les premiers à sonner le tocsin pour demander la démission d’Ali Bongo en qualité de Grand maitre de la GLG, en raison de son état de santé.
Nous nous estimons que le nouveau chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas besoin d’être intronisé Grand maître de la GLG, il ne sera pas à la bonne école. Surtout qu’il court le risque de partager le banc avec des « frères » peu recommandables.
Et les membres de la GLG devraient s’estimer heureux, à une autre époque, comme ce fut le cas au Libéria temple de la franc-maçonnerie en Afrique, lorsque Samuel Doe prend le pouvoir par un coup d’Etat en renversant William Tolbert en 1980, il n’avait pas hésité à fermer les temples et à exécuter au pilori plusieurs francs-maçons. Les membres de la confrérie la plupart descendants d’afro-américains avaient confisqué le pouvoir en asservissant les populations autochtones au travail obligatoire dans les grandes plantations depuis l’indépendance en 1847.