Une mobilisation citoyenne inédite
Le Collectif des Citoyens Engagés, à l’origine de cette initiative, revendique l’accès à l’eau et à l’électricité en continu (24h/24), la réduction du prix du kilowattheure et du mètre cube d’eau, ainsi que l’installation effective des compteurs déjà payés par les abonnés. Si le point de départ de la marche n’a pas encore été défini, elle devrait s’achever devant le siège de la SEEG, en plein centre-ville de Libreville.
Hermann Immongault face à un dilemme politique
Le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, doit maintenant trancher sur l’autorisation de cette manifestation. Depuis plusieurs semaines, de nombreuses marches ont été approuvées à Libreville et à l’intérieur du pays, notamment celles appelant le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à se présenter à la présidentielle post-transition du 12 avril prochain. La décision du ministre sur cette marche anti-SEEG sera donc scrutée de près et pourrait être perçue comme un test de l’équité du gouvernement en matière de liberté d’expression et de manifestation.
Une exaspération croissante des Gabonais
Dans l’attente de la réponse du gouvernement, les citoyens ont déjà lancé une forme de contestation originale : un “concert de casseroles” chaque soir, au moment des premières coupures d’électricité. Depuis le lundi 3 février, les habitants de Libreville font résonner casseroles et ustensiles de cuisine pour exprimer leur frustration. Ce mouvement spontané, inspiré des manifestations pacifiques observées ailleurs dans le monde, témoigne de l’exaspération grandissante des Gabonais face aux dysfonctionnements de la SEEG.
Une marche sous haute surveillance
Si elle est autorisée, la marche du 8 février pourrait constituer une mobilisation d’ampleur contre la gestion de l’énergie et de l’eau au Gabon. Mais elle pourrait aussi rencontrer des obstacles si le gouvernement décide de la réprimer. Les prochains jours seront décisifs quant à la suite de ce mouvement de protestation citoyenne.