Le 14 août dernier à Libreville, Franck Nguema a officiellement lancé le « Comité de soutien à la réélection d’Ali Bongo », son organisation citoyenne et pacifique avec pour objectif de garantir à Ali Bongo « une victoire franche, nette, indiscutable, dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2023 ».
Un lancement qui intervient alors qu’en mai dernier, le Secrétaire général du PDG, Steeve Nzegho Dieko, avait décidé d’interdire les appels à candidature d’Ali Bongo pour la présidentielle de 2023 qui foisonnaient de partout et pour mettre fin à la guerre de leadership de la gestion de la campagne présidentielle au sein de la majorité présidentielle qui pointaient à l’horizon. Le PDG est « seul le parti, à travers ses instances habilitées, est autorisé à solliciter à nouveau en tant que besoin, l’indulgence de notre champion détenteur du titre pour daigner accepter de se porter candidat au combat de 2023 » et « Je mets en garde toute tentation et tentative de dérogation à cette mesure », avait-t-il avisé.
Cette sortie du Secrétaire général du parti présidentiel était intervenue quelques semaines après l’annonce de Franck Nguema, invitant le 30 avril 2022, lors d’une déclaration, Ali Bongo à un troisième mandat, en s’appuyant sur la mise en place d’un comité de soutien dans la commune d’Akanda qu’il mettait en place, pour garantir la réélection à la présidentielle de la République d’Ali Bongo. Franck Nguema aurait-il décidé de faire fi aux injonctions du Secrétaire général du PDG ? La réaction du parti présidentiel dans les prochains jours édifiera l’opinion.
Mais déjà, en coulisse, certains membres du PDG ne semblent pas apprécier la sortie de Franck Nguema. Contacté, un haut cadre du parti au pouvoir qui a souhaité garder l’anonymat car ne pouvant s’exprimer officiellement au nom du parti n’a pas caché son mécontentement : « Franck Nguema ne respecte pas le PDG, ce n’est pas nouveau, nous sommes habitués à son opportunisme et son excès de zèle. Nous n’avons pas oublié qu’au moment où nous nous inquiétons de l’état de santé du distingué camarade Ali Bongo Ondimba et de son avenir politique, il était parmi ceux-là qui avaient leurs entrées au bureau de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo ( Ndrl : Brice Laccruche Alihanga ) en lui déroulant le tapi rouge et lui dressant une couronne de laurier sur la tête. Nous n’étions pas nombreux à s’opposer à celui qui est aujourd’hui en prison. » et d’ajouter : « il devrait se rappeler qu’il doit son entrée et son maintien au gouvernement parce qu’il est le parent de feu André Mba Obame (Ndlr : ancien cacique du parti au pouvoir et proche d’Ali Bongo Ondimba avant de devenir son plus farouche opposant, décédé en 2015 ) et que sans l’accord du PDG, il n’aurait jamais été élu député du 2e arrondissement de la commune d’Akanda, face à l’opposant Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, devant qui il ne faisait pas le poids. Le PDG est une institution, les hommes passent le PDG reste. »