« La dette a explosé et atteint 57 % du PIB sans que rien ait été concrètement fait sur le terrain. Il manque toujours autant de routes, d’hôpitaux, autant d’écoles. Et les choses ne sont pas meilleures pour ce qui concerne les comptes publics où l’unité de la caisse de l’État a explosé, où on a créé des nébuleuses financières, etc. Ce n’est pas une situation particulièrement saine. Nous voulons absolument mettre un terme à la gabegie, au désordre, à l’inconséquence, à l’accaparement des biens de l’État. Nous sommes en rupture avec le gouvernement précédent. », a-t-il déclaré en se confiant aux questions de Radio France internationale.
Pour Charles M’Ba, la solution passe par un assainissement des finances publics, la réorganisation d’une bonne préparation budgétaire et une meilleure exécution du budget public, pour mettre fin aux dérives du précédent régime en citant par exemple qu’il est « inadmissible que l’État paye entre 25 et 30 milliards de francs de loyer pour loger des fonctionnaires et leur permettre de travailler. Il s’agit de restaurer nos institutions, faire qu’elles soient fortes, respectées et fonctionnent pour le bien-être des populations. »
« Ce programme qui était mal parti, nous avons décidé de le laisser mourir et d’engager de nouvelles discussions avec le Fonds. », a-t-il fait savoir au sujet de la troisième revue du programme du FMI avec le Gabon, dont la rumeur d’une suspension avait fait réagir le représentant-pays de l’institution de Bretton Woods à Libreville, Agou Gomez, qui avait annoncé l’arrivée d’une mission dépêchée depuis Washington en janvier prochain pour un diagnostic de la situation du Gabon.
Il a également défendu la mise en place de la bancarisation des agents publics et des retraités, une annonce qui a fait jaser les concernés. « Le paye 105 000 agents publics, (dont) 101 000 d’entre eux sont bancarisés. Donc la question concerne exactement 4 100 agents publics. Que ces gens-là soient inquiets, ça me paraît tout à fait normal. Mais je dois vous préciser que sur ces 4 100 qui sont concernés, 3900 vivent dans la zone de Libreville. Donc, ils ont des banques à proximité. Il resterait quelques centaines pour lesquelles, bien sûr, le ministère dont j’ai la charge cherche des solutions. » et « L’autre aspect de cette bancarisation concerne les retraités. Là, c’est vrai que j’ai un souci. J’ai 27 000 retraités qui reçoivent leurs pensions et 1/3 d’entre eux ne sont pas bancarisés. Mais il faut savoir que l’obligation de bancarisation pour ce qui concerne les retraités ne concerne que ceux qui touchent plus de 150 000 francs CFA de retraite. », a-t-il déclaré.