« Gestion de type privé ou privatisation des Organes de Protection Sociale du Gabon que sont la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et la Caisse Nationale d’Assurance et de Garantie Sociale (CNAMGS) par la Fédération des Entreprises Gabonaises (FEG) ? », s’interroge l’ANAREG face à la problématique des traitements des pensions au Gabon.
Si les nouvelles autorités ont pris des mesures urgentes pour trouver des solutions aux difficultés auxquelles sont confrontés les retraités, elle estime cependant « qu’une concertation préalable avec les retraités aurait été souhaitable, car l’association a longtemps travaillé sur cette problématique afin de trouver des solution idoines et applicables mais, n’a jamais été entendue par les Institutions de la République, et par la FEG qui a régulièrement été sollicitée en sa qualité de représentante de 85% du PIB gabonais, et de plus de 90% de la main d’œuvre légale. » Pis. « Nous constatons, pour le regretter, que seuls les retraités gérés par la CNSS sont pris en compte lorsque les difficultés des retraités du Gabon sont évoquées, alors qu’il y a des milliers de retraités de la Caisse des Pensions et des Prestations Familiales (CPPF) qui sont eux-aussi confrontés aux mêmes difficultés. », dénonce l’ANAREG.
« La deuxième alerte concerne les sacrosaintes dispositions édictées par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui recommande une gestion tripartite de ces Caisses. La FEG qui a toujours participé aux Conseils d’Administration de la CNSS et de la CNAMGS n’est-elle pas aussi comptable de la gabegie qui a servi de modèle de gouvernance à ces institutions ? Et, Peut-elle se désolidariser de leur gestion calamiteuse, puis aujourd’hui se présenter comme la solution unique et salvatrice ? », fustige l’ANAREG.
Pour l’ANAREG : « la gestion de type privé, impose le respect des dispositions édictées par la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale (CIPRES) dont notre pays le Gabon est membre fondateur, ainsi que celles de l’OIT à savoir : – un Conseil d’Administration dont la gestion repose sur un triumvirat composé de l’Etat, du Patronat et des Syndicats ; – un Président du Conseil d’Administration désigné par ses pairs ; – un Directeur Général recruté à la suite d’un appel à candidature ouvert, selon certains critères ; – un contrat de performance qui lie le Conseil d’Administration et le Directeur Général, pour une durée de 3 ans renouvelable, avec possibilité de révoquer ce dernier en cas de résultats insatisfaisants. »
« Ce qui est attendu de la FEG, c’est de contraindre les Entreprises regroupées au sein de cette fédération de régulièrement reverser à la CNSS les parts sociales de leurs employés, ainsi que les leurs. S’approprier la CNSS tel qu’il est déjà observé depuis la rencontre avec les Autorités pourrait desservir de nombreux bénéficiaires de ces instruments de la politique sociale du Pays, tout en créant d’autres effets collatéraux regrettables. En sa qualité de banquier chevronné, Henri Claude OYIMA sait lui-même qu’une banque n’a jamais fait de la philanthropie bien au contraire, elle est régulièrement à la recherche d’une augmentation de son chiffre d’affaires. », souligne l’ANAREG.
Selon l’ANAREG, « Les interrogations autour du rôle de la banque et de ses liens avec des organisations sociales conduit beaucoup de nos contemporains à s’interroger sur les objectifs réels. La banque est-elle au service d’une prospérité sociale qui profiterait à tous ? Est-ce à dire que le cours de notre vie sociale est désormais déterminé par le pouvoir financier ? »
« Les bonnes intentions manifestées par les Nouvelles Autorités, notamment par Son Excellence Monsieur le Président de la Transition Chef de l’Etat, offrent l’opportunité de régler enfin la question des retraites. Mais nous pensons que cela doit se faire de manière inclusive, transparente et non par l’exclusion. Car si rien n’est fait correctement à présent, les générations futures pour lesquelles l’ANAREG mène également ce combat seront sacrifiées. », prévient l’ANAREG.