Aux côtés de ses homologues du Tchad, de la Centrafrique, du Congo et du Cameroun, Brice Clotaire Oligui Nguema devra aborder les déséquilibres économiques qui secouent la sous-région. Cette rencontre intervient dans un contexte de pressions intenses exercées par les bailleurs de fonds internationaux, notamment le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ces institutions, inquiètes de la dégradation des économies des pays membres, appellent à des réformes structurelles immédiates, incluant l’adoption de plans triennaux de convergence budgétaire et l’amélioration de la gestion des finances publiques.
Le FMI a déjà montré sa fermeté en suspendant un décaissement de 180 milliards de F CFA prévus pour le Cameroun. Les bailleurs de fonds exigent des engagements fermes et clairs, faute de quoi les appuis financiers essentiels pourraient être compromis.
Avant de se rendre à Yaoundé, le président Oligui Nguema a rencontré Marcel Ondele, secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), et Rodrigue Bissielou, directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Ces discussions ont permis de faire un point sur les systèmes bancaires et macroéconomiques de la sous-région, en identifiant des points d’alerte requérant des actions immédiates.
Parmi les sujets d’inquiétude figurent l’endettement croissant et les déficits budgétaires persistants, des problèmes exacerbés par une saturation du marché des titres publics. Ces problèmes structurels menacent de compromettre la stabilité économique et l’intégration régionale, alarment les bailleurs de fonds et exigent des réponses collectives immédiates.
Le sommet extraordinaire de la Cemac est perçu comme une plateforme décisive pour rétablir la confiance des partenaires internationaux. Les dirigeants des États membres devront proposer des solutions communes aux problèmes économiques et s’engager à respecter les critères de convergence régionaux. Ces critères incluent, entre autres, un solde budgétaire positif, une inflation contrôlée et un endettement limité.