Des critiques sévères envers Oligui Nguema
“Nous lui reprochons de reproduire un système qu’il a prétendu combattre”, a lancé l’ex-Premier ministre, déplorant que les finances publiques aient été plongées dans le rouge. Pour lui, l’actuel président de la transition n’a pas respecté ses promesses : “Il a promis de restaurer les institutions, mais 18 mois après, aucune institution n’a été restaurée”, a-t-il ajouté, pointant également les dépenses de prestige qu’il estime inacceptables dans un contexte économique difficile.
Selon Bilie-By-Nze, il est impératif de mettre fin à cette transition et de remettre les généraux du CTRI, les soutiens d’Oligui Nguema, “dans leur caserne”. Ce refus de rupture avec le passé est pour lui une preuve d’illégalité, notamment concernant le statut militaire d’Oligui Nguema, qui se serait soustrait à sa tenue de général actif, une situation qu’il qualifie de “totalement illégale”.
Un coup d’État contre l’alternance
Interrogé sur les justifications du camp Oligui Nguema, qui estime que le coup d’État du 30 août 2023 était nécessaire face à l’échec des civils, Bilie-By-Nze a fermement répliqué : “Si les civils ont échoué, il y avait d’autres civils dans l’opposition qui pouvaient prendre le pouvoir”, soulignant que le coup d’État n’a fait qu’empêcher une véritable alternance démocratique.
La promesse d’un changement radical
Pour Bilie-By-Nze, un retour à un système plus juste est possible, mais cela nécessite une réforme en profondeur. Il s’est engagé à couper les dépenses inutiles, telles que celles liées au Sénat et au Conseil économique et social, pour dégager des ressources qui pourraient être investies dans des projets prioritaires pour le pays. Il a également insisté sur la nécessité de diversifier l’économie gabonaise, trop dépendante de la rente pétrolière, minière et boisée.
En matière de politique sociale, Bilie-By-Nze a promis de s’attaquer au chômage des jeunes et d’améliorer les conditions de vie des Gabonais, notamment à travers des minima sociaux et des réformes dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
Des réformes qu’il n’a pas pu réaliser lorsqu’il était Premier ministre
Loin de se laisser accuser d’avoir échoué lorsqu’il a été à la tête du gouvernement, Bilie-By-Nze a rappelé que son mandat de Premier ministre n’a duré que sept mois, précisant qu’il n’a jamais été président de la République. Pour lui, ses détracteurs oublient volontairement son action dans les ministères qu’il a dirigés, notamment au sein de la communication et des affaires étrangères, où il a contribué à poser des bases pour une gestion plus moderne et plus efficace.
Un appel à l’unité et à la réconciliation
Enfin, Bilie-By-Nze a exprimé son souhait d’un vivre-ensemble plus harmonieux au Gabon, loin des divisions actuelles, qu’il attribue au repli identitaire et à la fermeture. “Je suis pour l’ouverture”, a-t-il conclu, appelant à une réconciliation nationale et à un Gabon tourné vers l’avenir.